«Perplexe je suis, depuis que sa liste de cadeau, fiston m’a refilée.»
Désolée pour le style Yoda, mais ça semblait être la seule façon d’exprimer la stupéfaction que j’ai ressentie. Tu dois te demander quelle horreur de jeu il a demandé. Est-ce un jeu de crotte bloquée dans la toilette? Une flûte électrique? De la sllliiiiimmeeeeeeeee (ou gllluuuuppppeeettttttee, c’est selon)? Ou pire, est-ce un cadeau astronomiquement dispendieux que tu ne peux qu’acheter avec une marge de crédit hypothécaire, genre un combo console de jeux dernier cri/tablette/téléphone intelligent?
Si seulement…
Je pensais être prête
J’avais déjà une bonne idée de ce qu’il allait demander, car je me fais habituellement un plaisir de mentir délibérément chaque fois qu’un de mes enfants me fait part d’un désir matériel, puis je me fais une note mentale pour la prochaine célébration. En voici une simulation :
Enfant quémandant : «Maman, j’aimerais vraiment, vraiment, vraiment avoir …(insérer ici le truc du moment qui a captivé l’imagination de mon papoute)!»
Moi : «Pauvre, toi! Tu sais que ça coûte … (insérer ici le prix, converti en valeur d’achats essentiels, par exmple: ½ épicerie)! Sais-tu combien de repas je pourrais faire avec tout cet argent (insérer ici ton rire machiavélique)?»
La grande révélation
Malgré ses demandes répétées, je m’étais jusque-là refusé de lui acheter un article de cette liste mentale car, je dois l’avouer, j’avais un gouffre de confiance concernant sa capacité à gérer la responsabilité qui venait avec ce cadeau. Crois-le ou non, mon fils voulait… une POUBELLE pour Noël! Il la voulait plus qu’un robot avec intelligence artificielle, plus que des jeux vidéo, plus que des legos ou des vêtements à l’effigie de son youtubeur préféré.
C’est à ce moment que j’ai réalisé à quel point on complique les affaires, quand vient le temps de faire des gestes simples. Quand on s’épanouit dans la parentalité, on trouve ça normal d’encadrer ce que nos papoutes donnent et reçoivent. On dit non, on suggère, on fait des règles pour les anniversaires, on achète en leur nom. Pendant ma réalisation, tout ça m’a semblé futile.
Pourquoi exercer tant de contrôle? C’est comme si l’expression «Trop, c’est comme pas assez» se reflète à l’infini et qu’elle distortionne nos gestes quand vient le temps de donner ou de recevoir. Un équilibre ne peut se trouver que lorsque le plaisir résonne au diapason du geste.
Ma résolution…
En 2019, fiston aura sa poubelle comme il le désire et je m’engage à le laisser choisir ou même à fabriquer les cadeaux ET LES CARTES DE SOUHAIT qu’il va donner à ses ami.e.s, même si personne ne voudrait «piner» sa création sur Pinterest. Je vais aussi cesser de me mêler de dire à tout le monde ce qu’il aimerait recevoir et il apprendra que parfois, des objets n’ayant pas captivé notre intérêt inspirent nos nouvelles passions.
Que cette nouvelle année nous donne la force de donner autre chose que la grippe avec une facilité déconcertante!
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Révision: Élaine Sylvestre