Conciliation travail-famille

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Une réalité pour plusieurs familles

Ça vous dit quelque chose?

Notre premier enfant est arrivé un peu comme par magie. On en parlait depuis un petit bout de temps, on planifiait d’attendre que je termine l’université pour nous mettre sur le projet de notre vie et POUF, l’instant d’après, une grossesse surprise se dessinait sur mon corps un peu avant la fin de la session scolaire.

Trois mois après mon accouchement, pendant que mon conjoint donnait à boire à notre princesse, je revenais de la salle de bain avec une autre bonne nouvelle, un deuxième trésor viendrait se greffer à notre famille. Cette fois-ci c’était prévu, on les voulait rapprochés. Nos deux petits bouts de femmes ont grandi depuis. Elles ont terminé le CPE et, entre temps, un merveilleux petit garçon a vu le jour et a complété notre belle famille.

Notre routine de la semaine

Les filles sont présentement à l’école primaire en maternelle et en première année. De nouvelles étapes pour elles. Mon bébé d’hiver, mon fils, lui, est toujours au CPE. Il lui reste un gros trois ans encore pour rejoindre les sistas à l’école. Aller reconduire et aller chercher tout ce beau monde matin et soir, laissez-moi vous dire que ça vous rallonge le trajet un brin. Le matin, on sépare la famille: les filles avec papa, le petit dernier avec maman, c’est chacun sur notre chemin, pas de chicane. Le soir venu, ce n’est malheureusement pas aussi simple. Je termine à 16 h, papa à 17 h. Je suis à 35 minutes de route, donc avant que papa arrive à la maison (à 17 h 30 environ), j’ai à peine le temps de ramener toute la marmaille à la maison et de préparer le souper. Un saut à la garderie, ensuite à l’école.  Fiston et moi descendons de l’auto pour aller chercher les filles (et c’est long, les filles, ça s’éternise toujours…). Il est 17 h top chrono quand on arrive dans notre stationnement. On sort le chien et on commence la préparation du souper pour manger autour de 18 h. Ça doit ressembler à ça chez vous aussi? Après viennent les leçons (thanks God pas de devoirs ici!), le bain, l’histoire, et le dodo et POUF, on n’a pas vu le temps passer que nos yeux se ferment tout seuls!

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Avoir un employeur conciliant

Puis la première année de garderie fut assez riche en termes de microbes. Heureusement, j’avais une bonne banque d’heures de maladie et j’avais aussi la possibilité d’emmener, à l’occasion, mes enfants au bureau, où le matelas d’appoint gonflable était mon meilleur ami. J’apportais quelques bricoles pour les désennuyer et le tour était joué! Ce fut la même histoire pour mon fils, qui lui, attrape tous les virus dès qu’on en prononce le nom. Avoir la chance de les emmener avec moi m’aidait énormément à ne pas prendre trop de retard dans mon travail. J’étais vraiment chanceuse d’avoir un employeur ouvert d’esprit. Il faut dire qu’elle avait eu des enfants avant moi.

Et puis un beau jour, elle a décidé de relever de nouveaux défis. De nouveaux directeurs se sont succédé, mais rien n’a changé. Ils étaient tous aussi compréhensifs. Il faut dire que jamais je n’ai ambitionné. Mon travail était toujours bien fait, remis à l’échéance prévue. Lorsqu’une maladie se transmettait d’un enfant à l’autre (mais oui, ça arrive souvent quand tu as plusieurs enfants : les microbes se promènent…), je réussissais à faire quelques heures de la maison pour m’avancer.

Concilier travail-école?

En septembre 2015, gros changement; la maternelle. Bienvenue dans la cour des grands, maman. C’est en recevant le calendrier scolaire que j’ai compris qu’on était si bien à la garderie. À l’école, des congés, ils en ont tout le temps. C’est vraiment génial du point de vue de l’enfant, mais pour les parents c’est un véritable casse-tête. J’avais eu de la chance jusqu’ici.

Aujourd’hui, mon nouveau patron, en poste depuis la fin de décembre dernier, est loin de militer pour la conciliation travail-famille. Allô 2017. Pourtant, il a lui-même un ado?!? Mettons que ça démarrait mal notre relation de travail. C’est à ce moment que je me suis rendu compte de tous les privilèges que j’ai eus au cours des cinq dernières années et ça me manque. On compte un minimum d’une journée pédagogique par mois, sans oublier la relâche scolaire de mars, la semaine de vacances avant le début et à la fin du camp de jour. Je ne suis pas certaine d’en sortir vivante!

J’en viens à une seule et unique conclusion, les parents : ON NE PEUT PAS ÊTRE MALADE! J’ai l’impression d’hypothéquer toutes mes journées de maladies pour combler les congés scolaires. Mon conjoint n’ayant que très peu de journées de maladie, je dois donc toujours piger dans ma propre banque pour honorer les rendez-vous médicaux des enfants, les petits bobos de tout un chacun, ou encore les foutues tempêtes de neige qui entraînent la fermeture de la Commission scolaire au grand complet. Oui, parce que ça me fait suer de payer 16 $ par jour, par tête de pipe pour une situation pour laquelle je n’ai aucun contrôle. Merci gouvernement pour ces belles augmentations, encore de l’argent que tu viens voler dans les poches des familles.

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Budget serré

Parlons-en des congés d’école. En 2015, une augmentation du double du prix budgété nous a découragés un peu. OK, le 16 $ a été difficile à avaler, et la plupart du temps je cherche une solution afin d’économiser et de ne pas envoyer mes enfants aux journées pédagogiques. Vous me trouverez peut-être un peu «cheap» sur les bords, mais en plus du montant de base à débourser, il y a aussi des frais pour toutes ces belles activités que l’école organise. L’intention est là, je comprends qu’il faut bien les occuper ces jeunes-là, car une journée à tourner en rond dans le gym ou à écouter des films, ça peut être long en s’il vous plaît. Mais à coup d’activités géniales à 21 $ par enfant, on parle d’un total de 37 $ la journée. Petit calcul mental… 74 $ pour deux petites écolières, pour une seule journée. À ce prix, je vais avec toute ma famille aux glissades sur tube et on en garde de bons souvenirs.

Désolée pour la montée de lait, mais ici, le budget annuel pour le service de garde, le camp de jour l’été et la garderie est un montant à ne pas négliger, on coupe où on peut. C’est ça la réalité de la classe moyenne. Prendre une journée de maladie au bureau me fait épargner de 32 $ à 75 $, c’est vraiment un pensez-y-bien. Il est certain que ce n’est pas toujours possible, parfois on demande aux grands-parents de dépanner ou on échange des journées entre familles voisines. J’imagine déjà lorsque mon fils sera aussi à l’école : une tête de plus, j’en ai mal à la tête.

Je comprends maintenant les parents qui laissent leurs enfants quelques heures seuls à la maison au retour. Mes filles sont beaucoup trop jeunes en ce moment, et elles se chicanent sans cesse, mais dans 3-4 ans, avec un peu de maturité, peut-être. C’est quand même une sacrée économie!

Environ 40 semaines au calendrier scolaire, 8,10 $ par journée de garde (donc 40,50 $ / semaine) pour un total global de 1620 $ par enfant (X 2 enfants = 3240 $ sans compter les pédagos, bien entendu). Additionnez à cela le montant pour le CPE de mon fils (260 jours à 7,75 $ = 2015 $) et le camp de jour pour les filles l’été qui coûte au minimum 700-800 $, le tout pour un solde de base de près de 6000 $, sans compter l’impôt qui viendra majorer de beaucoup trop le taux quotidien du CPE selon notre salaire. On ne se plaint pas le ventre plein.

Trouver l’équilibre et choisir ses priorités

Revenons à nos moutons. Trouver l’équilibre entre les exigences et les responsabilités de notre vie familiale et notre vie professionnelle est l’essentiel de la conciliation travail-famille. Dans ma vie de tous les jours, j’ai sans cesse l’impression de courir contre la montre. Je ne crois pas être si désorganisée pour autant, du moins, je l’espère. J’ai un emploi à temps plein, une vie de famille à temps complet et je fais de mon mieux pour performer dans toutes les sphères de mon existence. Est-ce que je réussis? Difficile à dire, mais j’essaie et je suis fière de moi.

On m’a parfois demandé pourquoi je ne voulais pas devenir «boss» maintenant. Je suis de cette génération qui veut une carrière, oui, mais pas à n’importe quel prix. Je consens à travailler de 8 à 4 au bureau du lundi au vendredi, mais mes soirées et fins de semaine sont sacrées et dédiées en priorité à ma famille et moi-même. J’aspire à une qualité de vie adéquate qui répondra à mes besoins et je ne veux rien sacrifier pour le moment. Mes enfants sont si petits et le temps passe si vite, je veux en profiter. Dans 10 ans, j’aurai encore le temps devant moi, et mes futurs adolescents se lasseront probablement de moi, pour un moment. J’aurai donc plus de temps à consacrer à ma vie professionnelle. Chaque jour en son temps. J’ai assez d’être «superwoman» à la maison, je ne voudrais pas m’écrouler d’épuisement ou sous une dépression, je n’ai pas le temps pour ça.

Majeure et vaccinée, je choisis. Je veux donner du temps de qualité à mes enfants, à mon conjoint, mais aussi à moi-même. Je suis une mère imparfaite, la vie n’est pas toujours rose bonbon à la maison, il y a beaucoup de poussière qui roule sous mes meubles, mais j’accepte ma vie comme elle est et je ne changerais cela pour rien au monde. Mis à part si tu peux m’offrir un emploi à bon salaire pour la moitié de mes heures de bureau. LOL. Connaître ses priorités et bien vivre avec ces choix, voilà l’important. Je sais que malheureusement ce n’est pas toujours aussi simple, mais garder vos objectifs, vos valeurs en tête et la vie vous sourira probablement un jour, je vous le souhaite.

Des idées pour mieux s’en sortir

Entre-temps, je vous suggère d’autres solutions pour concilier le travail et la famille qui pourraient vous aider dans une future négociation auprès de votre employeur. Si vous ne demandez pas, vous ne pourrez jamais recevoir. Mis à part le travail à partir de votre foyer, la réduction de votre semaine à quatre jours de travail peut être une bonne option pour tous les partis. Diminution minime de votre salaire hebdomadaire, réduction des dépenses du côté de l’entreprise, votre fin de semaine qui augmente à 3 jours, c’est la liberté! J’adorerais ça.

Les horaires flexibles peuvent représenter un choix éclairé et offrent de multiples combinaisons. De cette façon, il est possible de parer au partage des trajets vers l’école ou la garderie. De mon côté, avoir la possibilité de commencer plus tard permettrait à mes enfants de prendre l’autobus pour l’école et me laisser aller seulement reconduire mon fils au CPE. Le contraire est également bon: arriver plus tôt pour les accueillir à leur retour de l’école serait aussi merveilleux.

La solution radicale ici serait de choisir de rester à la maison, ce qui pour moi n’est pas une option financièrement, mais aussi pour mon mental. Cela demande une bonne réflexion et une excellente communication dans votre couple avant d’en arriver à cette décision.

Besoin de changement, vous avez toujours la solution d’aller voir ailleurs, c’est-à-dire d’éplucher les offres d’emploi afin de trouver la perle rare qui saura répondre à vos besoins et vous rendra heureux.

Conclusion

Quoi qu’il en soit, la conciliation travail-famille est un art qui se façonne. Chaque famille est différente et ses besoins le sont tout autant. Pour ma part, je dois désormais apprivoiser mon nouveau patron, et trouver des trucs pour le convaincre que la conciliation travail-famille est primordiale en 2017 et qu’il est important de promouvoir les jeunes familles. Je lui laisserai un peu de temps, mais une bonne discussion s’imposera d’elle-même en temps et lieu. D’ici là, je devrai jongler avec ma nouvelle réalité et rechercher de nouvelles solutions pour optimiser les journées pédagogiques et minimiser la perte de mes journées de maladies. Y’en aura pas de facile, je vous le jure!

Crédit photo : Étude psychologie (photo 1) et Parkerseminoff (photo 2).

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