Et ça m’aide à en être une pas pire le reste du temps.
par Catherine B.
Je me confesse : des fois, je fais une mauvaise job à titre de mère. Parce que je suis trop fatiguée, parce que j’ai eu une mauvaise journée, parce que j’ai eu une mauvaise nuit, parce que les enfants sont trop tannants ou juste parce que.
Des fois, je mets un film en arrivant de la garderie parce que je veux préparer le souper en paix.
Des fois, je vais chercher les filles une petite demi-heure plus tard parce que j’ai besoin d’un peu de tranquillité.
Des fois, je fais des chips pour souper. Entendons-nous, des croustilles de maïs bleu bio garnies de tofu et de légumes. Des fois, je commande de la bouffe. Je pousse même l’audace plus loin; des fois, j’amène les enfants chez McDo, ça les nourrit en plus de les divertir, et je peux flâner sur Facebook en prime.
Des fois, j’essuie un mini « régurgi » avec mes bas au lieu de sortir la moppe.
Des fois, je n’écoute pas ma grande de 5 ans. Quand elle me raconte pour la xième fois le film de Kinder Surprise qu’elle a vu sur YouTube, je réponds passivement avec des « Hu-hu » et des « Oui ». Parce que oui, des fois, ma fille regarde YouTube.
Des fois, le disque de musique de Noël disparaît de l’auto (surtout au mois d’avril).
Des fois, j’abandonne mes enfants aux bons soins de leur père pour aller passer 3 jours avec mes amies et boire du vin. Et des fois, je bois trop de vin (histoire de chalet).
Des fois, mes filles se couchent tard, trop tard, et sans avoir pris leur bain.
Des fois, je ris de mes enfants, gratuit comme ça. Ça mérite une explication. Par exemple, quand bébé 2 est venu au monde, grande fille 1 était propre depuis belle lurette. Ce qui lui permettait d’aller faire pipi pendant que j’allaitais. Une fois, elle m’appelle en panique. Pour interrompre le lunch de l’ogre, il faut que ce soit important. Lorsque je suis arrivée dans la salle de bain, elle avait les fesses dans l’eau en train de tomber dans les toilettes. Dans des moments comme ça, je ris, dans mon coude, mais je ris quand même.
Des fois, je me venge aussi. Et ça, c’est de famille. C’est ma sœur qui m’avait donné le truc. Quand bébé te fait passer une mauvaise nuit, ou chigne tout le temps pour rien, tu l’habilles laid. Ça ne fait mal à personne, mais c’est drôle. C’est à ça que sert le kit en tulle à froufrou que l’arrière-grand-tante du chum te donne à ton shower.
Et des fois, et ça, je n’en suis pas très fière, je pète les plombs et je crie après mes enfants.
Par contre, habituellement, je vais chercher tôt les filles à la garderie et j’amène les ballons de soccer, des craies, des collations et on joue au parc. On en profite pour partager avec les amis qui passent.
Habituellement, je respecte le guide alimentaire et je m’assure qu’on mange des repas maison à 100 %.
Habituellement, j’adore jaser avec ma grande des choses qui l’intéressent et des questionnements existentiels qu’elle a. Et elle m’impressionne à chaque fois. La deuxième s’en vient pas mal non plus.
Habituellement, je monte le volume au fond dans la voiture et on chante à tue-tête Saskatchewan ou Les dauphins et les licornes des Trois Accords.
Habituellement, je fais des sorties avec les filles. Que ce soit des sorties éducatives ou sociales. J’adore aller déjeuner au restaurant avec elles.
À chaque fois qu’arrive une crainte ou un bobo, aussi insignifiant soit-il, je le soigne avec un câlin et un bisou sincère.
Habituellement, quand je ne réagis pas bien et que j’explose, je m’excuse. On apprend ensemble à communiquer et, surtout, on apprend que personne n’est parfait et que maman aussi des fois gère mal ses émotions.
Alors, d’être une mauvaise mère de façon occasionnelle, ça me permet d’être une mère pas si mal le reste du temps.
Crédit photos : memegen.fr