Les fameuses rénos

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Tout le monde à une histoire de réno. Moi, j’en ai plusieurs et rien que d’y repenser, je suis épuisée.
par Catherine B.

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C’était en 2012. On vivait depuis 4 ans dans un mignon condo dans St-Henri. Élisabeth avait un an et demi et on avait bien l’intention que la famille s’agrandisse. Bien que merveilleux, l’homme est un tant soit peu pointilleux en ce qui a trait à l’espace dans lequel il vit. Déformation professionnelle, il est chargé de projet dans un bureau d’architecte. Sa job, c’est de dessiner les espaces des autres et de s’assurer du bon déroulement du chantier. Pas besoin de vous dire que l’on ne cherchait pas un clé en main. On se magasinait un projet. Les critères étaient simples : plus grand, une bonne structure, une cour, près de la garderie et pas trop chère. Les astres se sont alignés, nous avons trouvé un bloc à 2 rues de notre condo actuel. Il nous restait 5 semaines entre la prise de possession du bloc et le déménagement du condo. Comme nous sommes des gens sensés (entendez-vous l’ironie ici), on s’est dit que l’on allait attendre d’être emménagés pour entamer les travaux et le faire graduellement.

Le grand jour est arrivé! Le bloc est à nous! J’entre avec ma mère pour faire le ménage, on a du temps, 5 semaines avant le déménagement. En visitant, on ne s’était pas attardés à la propreté des lieux. Globalement, ça avait l’air bien. Ce que l’on n’avait pas pris en considération, c’est que c’était de gros fumeurs. En une journée de ménage intensif, ça ne paraissait même pas qu’on était passés. Même l’intérieur du congélateur, qui devrait être potentiellement hermétique, était couvert d’un film brun-jaune collant. Juste à y repenser, j’ai encore des haut-le-cœur. J’en ai donc parlé avec mon chargé de projet d’amour. Même avec une équipe à temps plein, on n’arrivera pas à faire quelque chose de potable. L’eau coulait brune quand je lavais les murs et il y avait une démarcation d’assiette dans le fond des armoires. À 5 semaines moins un jour, on décide de passer à l’action. On arrache tout! Mais tout comme dans « Il reste le mur porteur partiellement dégarni et le sous-plancher ».

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 On s’est donc relevé les manches, et tout notre entourage a mis la main à la pâte. On travaillait de jour, je m’occupais d’Élie le soir pendant que l’homme rénovait et on planifiait de nuit. La fin de semaine, j’alternais entre le chantier, l’épicerie et les boites. La veille de notre déménagement, on avait des planchers, une toilette, un évier industriel dans la salle de bain, un bain et des murs. Fin de la liste. Les gars ont terminé à midi de poser le plancher. Il y a eu mille et une péripéties. Je pense que je pourrais écrire un livre. Est-ce que je vous ai mentionné que j’avais changé d’emploi pendant cette période? Vous vous rappelez le mois de mai ou il y avait eu plein d’inondations, même au centre-ville de Montréal? Ou encore la ballade en ambulance avec Élie. Ce qui est l’fun avec mon karma, c’est que je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

 On s’est donc patenté une cuisine de fortune avec une table pliante et des caissons de notre meuble télé. Ce qui devait être trois semaines sans cuisine s’est révélé être 2 mois. On sous-estime souvent combien il est pratique d’avoir un évier dans sa cuisine. J’ai béni le ciel le jour où ils sont finalement venus l’installer. Ça a pris un autre mois avant d’avoir une vraie salle de bain et encore 2 mois avant d’avoir des portes (qui ne barrent toujours pas).

Nous avons vraiment été chanceux; le seul pépin, c’est une erreur de calcul dans le caisson au-dessus du frigo. Il a fallu le faire refaire à nos frais. Je ne pouvais définitivement pas en vouloir à mon chum, j’étais beaucoup trop exténuée pour ça. On a surtout été infiniment chanceux d’avoir autant de monde autour de nous. Chaque week-end, il y avait au moins 6 personnes qui venaient nous aider. Je ne leur dirai jamais assez merci.

Il y a aussi une chose que je regrette : de ne pas avoir fait affaire avec un cuisiniste. Le design de ma cuisine est impeccable, c’est le meilleur qui l’a fait. Mais son travail, c’est d’aménager des espaces en général. Il ne connaît pas tous les petits gadgets « le fun » pour maximiser le rangement et améliorer l’ergonomie. Si c’était à refaire, je prendrais le temps de communiquer avec des pros comme Armodec.

On a continué au gré des saisons; à l’automne, par exemple, on s’est dit qu’il était temps de poser les calorifères. On a terminé le tout un peu plus d’un an après le début. Justine avait 4 jours quand l’homme a fini de poser les moulures. Au moment où on se parle, on est à la planification d’un chantier encore plus majeur. Est-ce que j’ai hâte? Oui, que ce soit fini, mais pas de commencer. Parce que cette fois, c’est avec 3 minis qu’on va le faire…

 Crédits photos : Catherine B. de Mamans avec opinions et Homeownership.ca (la première photo uniquement).

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