La nourriture solide…

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Témoignage : mon enfant n’a rien mangé de solide avant 1 an
par Marie-Claude Groulx

Si vous êtes comme moi, vous avez suivi tous les cours prénataux, lu tout ce qu’il est possible de lire sur la grossesse et les étapes de la première année d’un enfant, et suivi beaucoup trop de conseils.

On entend partout qu’un bébé allaité, comme le mien l’est, devrait l’être exclusivement jusqu’à ses six mois, et ensuite commencer à manger des solides. On privilégie encore aujourd’hui d’introduire d’abord les céréales et purées puisque c’est supposément plus facile à gérer pour ces petits êtres qui n’ont connu que le lait de maman. Cependant, il existe aussi une autre méthode d’introduction, soit la DME (diversification menée par l’enfant). Comme mon bébé est mon premier enfant, je préférais la bonne vieille méthode des purées parce que j’avais peur pour l’étouffement.

À un rendez-vous de suivi un peu avant la barre des six mois, la pédiatre a été catégorique : comme il était allaité, la réserve de mon enfant allait diminuer drastiquement dans les mois à venir. Je DEVAIS donc absolument introduire les céréales et les viandes pour l’apport en fer.

Nourriture_1Le jour des six mois de mon petit homme, j’étais donc prête. J’avais acheté des sacs de céréales pour bébé et des purées de viandes, ainsi que préparé plein de bonnes purées de fruits et légumes avec amour. Le premier « repas » a été désastreux : bébé ne voulait rien savoir. Bah, me suis-je dit, c’est normal pour une première fois. Mais voilà que les jours et les semaines passaient, et mon enfant détournait toujours systématiquement la tête à l’approche de la cuillère. Si par (mal)chance je réussissais à introduire quelque chose dans sa bouffe, il le recrachait illico. C’était peine perdue. Et la maman poule que je suis commençait sérieusement à paniquer à l’idée que son petit trésor manque de vitamines ou devienne anémique! Après tout, il était déjà âgé de plus de 7 mois!

N’ayant d’autre choix que de suivre les choix de mon garçon si je voulais que quelque chose passe le seuil de ses lèvres, j’ai décidé de le laisser gérer par lui-même, donc de faire la DME*… ce qui m’avait tant fait peur devenait notre seule option! À chaque repas, mon mari et moi avons donc commencé à lui offrir ce que nous mangions, sous une forme facilement gérable pour lui. Par exemple, on lui offrait des bouts de pain grillé beurrés d’une fine couche de beurre d’arachide, des omelettes, des fruits mous comme les bananes, etc.

Nourriture_2Le temps passait et il n’avalait toujours pas. Il jouait avec ses aliments et les portait à sa bouche, mais rien ne se rendait à son estomac. À son suivi de 9 mois, j’ai mentionné la situation à sa pédiatre. Elle qui avait souligné l’importance capitale des solides trois mois plus tôt a été moins fataliste. Selon elle, comme le lait maternel contient une petite quantité de fer bien absorbée par le bébé et que mon enfant démontrait un intérêt réel pour la nourriture malgré tout, la situation n’était aucune inquiétante à ce stade-ci. Nous ferions le suivi lorsqu’il aurait 1 an.

À partir de ce moment, j’ai décidé d’arrêter de stresser à propos de ce qu’ingérait mon fils. Je lui fournissais des aliments sains qu’il pouvait explorer à sa guide; c’était à lui de déterminer ce qu’il mangeait et en quelle quantité. Peu à peu, il a commencé à avaler d’infimes « graines » de certains aliments. Rien n’était plus excitant pour moi que de découvrir un minuscule bout de patate douce dans ses selles (qui aurait cru)! Lorsqu’il a atteint 1 an, il mastiquait enfin et avalait de petites quantités de nourriture. Le lait de maman restait cependant son option numéro un en tout temps.

Nourriture_3Le déclic s’est vraiment fait quand je suis retournée travailler, lorsqu’il avait 13 mois. Comme il reste à la maison avec son papa jusqu’à ses 18 mois, il n’avait d’autre choix que de manger ce que mon mari lui offrait ou de faire la grève de la faim entre 8 h et 17 h. Heureusement, il a choisi la première option. Chaque jour où je travaille, il mange donc de bon appétit son déjeuner et son dîner. Il engloutit l’équivalent d’un œuf, d’un petit bol de yogourt, d’une poignée de céréales de type Cheerios et de quelques petits fruits chaque matin! Cependant, encore aujourd’hui, quand je suis présente à la maison, c’est à peine s’il grignote un bout de rôtie… Comme quoi, pour lui, maman est synonyme de « bar laitier ouvert 24/7 ». Hihi!

Nourriture_4Je voulais offrir ce témoignage pour toutes les mamans qui stressent parce que leur enfant ne mange pas beaucoup, surtout au début. Chaque enfant est différent, et certains sont prêts avant d’autres pour les solides. De plus, la méthode traditionnelle n’est vraiment pas faite pour tous les bébés; le mien n’a jamais voulu se faire nourrir. Encore aujourd’hui, rien ne peut entrer dans sa bouche sauf si c’est lui qui l’y met (je vous épargne ma bataille quotidienne avec le brossage de dents). Je terminerai donc en vous encourageant à écouter les signaux de votre enfant et, surtout, à lui faire confiance. Il ne se laissera jamais mourir de faim, et il pourrait vous surprendre si vous lui laissez la chance d’explorer par lui-même le contenu de son assiette… **

Bonne chance à toutes les mamans et tous les papas qui commenceront bientôt l’introduction des aliments!

*La DME est conseillée pour les bébés n’ayant pas encore commencé la diversification traditionnelle avec les purées. Cependant, comme le mien n’avait jamais rien avalé de toute façon, la confusion purée/aliments solides n’était pas préoccupante.

** SI vous soupçonnez un réel problème de santé ou que votre enfant ne démontre aucun intérêt pour la nourriture, n’hésitez pas à consulter un spécialiste. Mon opinion est basée sur mon vécu et ne constitue en aucun cas un avis professionnel.

 Crédit photo : Marie-Claude Groulx pour Mamans avec opinions

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