Un échec de plus pour David

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Lors de l’émission du 27 septembre dernier, les journalistes de J.E. mettaient en lumière un phénomène grandissant au Québec : le manque de ressources pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage. Ces élèves sont de plus en plus nombreux puisqu’ils représentent un élève sur cinq, soit 210 000 jeunes du primaire et du secondaire qui vivent échec après échec et ce, à répétition. Sur ce nombre, qui semble anodin pour certains, il y a David, 8 ans et demi, mon beau-fils.

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Crédit photo: Pixabay

Des troubles qui causent les échecs

Il a été diagnostiqué à l’âge de quatre ans d’une dysphasie mixte modérée à sévère ainsi que d’une dyspraxie verbo-motrice. Qu’est-ce que ça mange en hiver ce diagnostic?  La dysphasie est un trouble de la parole, et la forme mixte concerne l’expression et la compréhension. En d’autres termes, David a des difficultés à exprimer sa parole et à comprendre celle des autres. La dyspraxie est un trouble moteur, et dans sa vie quotidienne, elle se manifeste de façon orale (affecte sa production de sons) et motrice (dans ses mouvements, tenue du crayon, etc.). Vous comprendrez qu’avec ce diagnostic viennent des deuils pour nous, les parents. Mais pour David, ce sont des échecs, autant scolaires que sociaux.

L’échec scolaire

Nous avons eu la chance d’avoir une enseignante de maternelle formidable, qui favorisa un contact positif avec l’école pour mon beau-fils, afin de lui éviter trop d’échecs. Il faut le dire, dans chaque école, il y a des perles d’enseignantes et d’enseignants qui aident ces élèves à l’apprentissage différent. Mais la lune de miel n’allait pas durer. Dès la première année, le diagnostic de David le rattrapa, le catégorisa. Dans sa classe, il est le plus faible. Les devoirs à la maison? Un enfer! On essaie de tout faire, les leçons, les mots à apprendre, la correction de dictées, et j’en passe. Plus d’une heure par soir pour tout faire, dans les larmes, les crises et les menaces. Et la correction des dictées… David devait réécrire trois fois chaque mot qu’il manquait. Lorsqu’il en manquait 18 sur 20, imaginez la charge de travail ainsi que le sentiment d’échec! Un échec de plus devait-il se dire… À ses yeux, il était nul, poche et avait l’impression de nous décevoir. Et il avait raison, d’une certaine manière . Mais ce n’était pas de sa faute.

Attentes et ressources pour contrer les échecs

Imaginez qu’on vous demande de courir un marathon. Là, à ‘’frette’’. Pensez-vous que ce soit réalisable? Certains le font plusieurs fois par année, mais pas moi. J’ai fait un 10 km en 2015 et j’en parle encore avec fierté. Mais c’est tout. Pour David, à chaque jour, on lui demandait de courir un marathon comme s’il devait, lui aussi, courir un 10 km sans préparation. Les attentes, NOS attentes, n’étaient pas les bonnes pour lui. Dès que nous avons enlevé de la pression, il a recommencé à avoir une attitude positive face à l’école. Nous avons, avec l’aide des ressources de son école, adapté ses apprentissages à ses difficultés et limité les échecs possibles. Par contre, ces ressources sont limitées et viennent à échéance. Avec le nouveau gouvernement caquiste, je vais rester à l’affût des prochaines décisions concernant l’éducation afin que ces 210 000 élèves, et plus particulièrement mon petit David, ne soient pas oubliés et qu’ils aient accès à des services adaptés à leurs particularités, afin d’éviter qu’ils vivent un échec de plus.

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Révisé par: Caroline Robert

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