Et si on se disait les vraies affaires ?!

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Chez les parents, on dirait qu’il y a certains sujets tabous, des sujets où tout le monde est censé penser de la même façon, sous peine d’avoir l’air insensible, égoïste ou sans cœur. Je ne sais pas si vous me suivez, mais pour ma part, quelques sujets de discussion, quelques phrases toutes faites me font réagir. J’ignore si je suis la seule… parfois je me dis que c’est peut-être moi qui suis à côté de la plaque. J’aborde ici des sujets «crunchies» et je nous dis : parents, et si on se disait les vraies affaires ?!

Un garçon ou une fille ? Et si on se disait les vraies affaires?

Lorsqu’un couple apprend qu’il sera parent pour la première fois, la question qu’il se fait immanquablement poser est : «Préférez-vous un garçon ou une fille ?». Et la réponse qui suit demeure presque à coup sûr celle-ci : «Peu importe, pour autant que ce soit un bébé en santé.». Soit. Évidemment que tout le monde préfère un bébé en santé! Mais ce n’était pas la question. On voulait simplement savoir si vous préférez un bébé fille ou un bébé garçon. Pas si vous préférez une fille ou un bébé handicapé!

Crédit photo : Et patati patata

J’ai l’impression que les parents se sentent coupables d’afficher leur préférence. Comme si leur entourage allait les juger dans le cas où l’enfant à naître n’était finalement pas du sexe que le parent avait dit préférer. Alors on se cache derrière une réponse toute faite, et très noble. Mais honnêtement, on sait très bien qu’un parent qui dit préférer une fille, par exemple, tombera profondément amoureux de son fils en deux dixièmes de seconde et qu’il oubliera instantanément qu’il rêvait à de jolies robes roses et à des tresses françaises !

Personnellement, il m’arrive rarement d’entendre un parent afficher en toute honnêteté sa préférence, mais les quelques fois où ce fut le cas, j’ai été agréablement impressionnée ! Ça fait du bien, il me semble, d’entendre des gens s’assumer !

Un accouchement qui se déroule à merveille ? Et si on se disait les vraies affaires?

Lorsqu’une maman donne naissance, les proches (et parfois aussi certains inconnus…) veulent savoir comment s’est déroulé l’accouchement. Je suis toujours surprise lorsque j’entends des femmes affirmer que leur accouchement s’est passé «super bien»! Ah ouin ? T’es sûre ? C’est juste que moi pendant mon accouchement, j’ai eu mal, tsé! J’ai souffert, pis il me semble que «souffrance» et «super bien» ne sont pas deux termes que j’ai tendance à associer. Oui, je sais, mon accouchement aurait pu aller très mal. Il aurait pu durer 42 heures, j’aurais pu passer près de mourir au bout de mon sang, mon bébé aurait pu manquer d’oxygène ou pire perdre la vie. J’imagine que c’est à ça que font référence les personnes qui affirment que leur accouchement s’est bien déroulé.

Mais quand même, pour moi, faire cette réponse, c’est un peu se voiler la face ou souhaiter se montrer fort. De mon côté, quand on me demande si mon accouchement s’est bien passé, je préfère répondre : «Aussi bien qu’un accouchement peut aller». Je trouve que ça veut tout dire, que ça signifie : «Eh bien, j’ai souffert, mais il n’y a pas eu de complication majeure. Ce n’était pas une partie de plaisir, mais je suis consciente que ça aurait pu être bien pire.» Qu’en pensez-vous ?

Le plus beau jour de ma vie ? Et si on se disait les vraies affaires?

Demandez à un parent quel est le plus beau jour de sa vie et il répondra assurément qu’il s’agit de la naissance de son/ses enfants. Assurément. Si un parent répond autre chose, il paraîtra insensible et indigne de son titre !

Au risque d’avoir l’air moi-même insensible et indigne de mon titre de parent, à ceux – aux femmes surtout – qui affirment que la naissance de leur enfant est le plus beau jour de leur vie, j’ai envie de dire : « Ah ouin ? T’es sûre ? » C’est juste que moi, le jour de la naissance de mon fils, j’ai souffert, j’ai ressenti des contractions pendant 16 heures, j’ai vomi, j’ai poussé pendant 2 heures pis mon périnée a déchiré. Hey, méchante belle journée !

Par contre, si tu me dis que la naissance de ton enfant est le plus beau moment de ta vie, ah là, je suis d’accord ! Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est effectivement le moment où notre enfant naît et le bonheur que ça nous apporte qui nous permettent d’oublier tout le reste.

Allons, soyons honnêtes et osons affirmer que le jour de notre accouchement n’était pas le plus extraordinaire de notre existence et qu’on a connu des journées plus amusantes !

L’amour inconditionnel et immédiat ? Et si on se disait les vraies affaires?

Avant de donner naissance, j’entendais plusieurs parents témoigner à quel point ils étaient totalement tombés amoureux de leur enfant dès qu’ils lui avaient vu le bout du nez. Un jour, ma belle-sœur m’a confié que c’est lorsque sa fille est née qu’elle avait compris ce qu’était l’amour.

On entend régulièrement parler du mythe de l’amour immédiat lors de la naissance d’un bébé, de cet amour qui nous happe d’un coup, qui nous submerge, qui nous enveloppe, qui nous émeut et qui nous donne envie de tout donner pour cet enfant qui vient de nous, la chair de notre chair.

vraies affaires
Crédit photo : neuf mois

Mais savez-vous quoi ? Il se peut que ce sentiment d’amour inconditionnel ne survienne pas. Du moins, pas immédiatement, pas dès la naissance. Je le sais, car c’est ce qui m’est arrivé. Quand mon fils est né, j’étais contente, bien sûr, mais je n’ai pas ressenti cet immense sentiment de bonheur, d’amour, tant annoncé. Je n’ai pas pleuré d’émotion. Pour une raison que j’ignore, je suis plutôt restée dans le rationnel. Mes pensées étaient en réalité tournées vers le fait que je venais de mettre au monde un être qui dépendait de moi, je me demandais si j’allais être à la hauteur et ce que je devais faire, là, tout de suite.

L’amour inconditionnel m’est tombé dessus un beau matin alors que mon fils avait environ 2 mois. Avant ce moment, j’aimais mon bébé, rassurez-vous. Mais ce matin-là, je me suis mise à le considérer comme la personne la plus extraordinaire et merveilleuse du monde et j’ai eu envie de tout lui donner. Mon cœur était gonflé d’amour.

J’ose aborder ce sujet, mais je me suis longtemps sincèrement demandé si j’étais normale et si j’étais la seule à avoir vécu cette situation. Puis, je me suis dit que, non, il était impossible que je sois la seule personne du monde entier à ne pas avoir ressenti l’amour inconditionnel dès le premier contact avec son enfant. Et je me suis dit que je devais en parler, afin que d’autres mamans sachent que c’est possible et qu’elles ne se sentent pas coupables. Car oui, quand on s’attend à être happée par l’amour inconditionnel et que ce n’est pas le cas, on se sent coupable, on se demande si on est normal, humain et on se questionne à savoir si on ne serait pas sans-cœur.

Alors, parents, êtes-vous maintenant prêts à faire preuve d’honnêteté dans vos propos ? Et, surtout, êtes-vous prêts à être ouverts d’esprit afin de parler des «vraies affaires» ?

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Révision: Mélanie Little

1 COMMENTAIRE

  1. Sa dépend toujours de qui va lire article. Moi papa .je croix que tour papa veux un garçon.
    Mais je ne suis vraiment pas déçu de avoir une fille à son papa sais encore mieux que je pancer.
    Pour accouchement moi sa sais bien passé arrive à hôpital marcher tout la journée près de la chambre qu’elle arrêt entre deux grand respire.
    Et on fait un petit tour au toilette …
    Arrr
    Sais le moment que sais le temps que bébé va sortir.
    Quelle belle expérience ☺
    Pour l’amour de ce petite princesse l’amour ne peux que juste grandir
    Et aujourd’hui ta deux parents qui va tour faire pour que elle est une belle vie .

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