Vouloir «casser» sa chair, son sang, son enfant?

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Il y a le «terrible» 2, le «fucking» 4, le… Il y aura toujours des mots ou des expressions pour expliquer la «détresse» très souvent parentale dans laquelle se retrouve un parent face à l’inconnu et à l’incompréhension – notre progéniture doit, dès sa naissance, TOUT apprendre de l’existence, et ce, dans un très court laps de temps. Il est évident qu’un jour ou l’autre, il s’éloignera un peu de notre idéal à nous, pour se forger sa propre identité et faire ses propres choix. Et quand ça arrivera, je vous demande d’être fier de vous et de vos accomplissements, car permettre à une prolongation de soi (sa progéniture) d’être qui elle est vraiment et de voler de ses propres ailes, tout en l’accompagnant, sera tout à votre honneur.

Votre aventure sera parsemée de multiples questionnements, de nombreuses remises en question, de parcelles de découragement, de…, mais n’oubliez surtout pas que les enfants ne sont pas nécessairement conscients de tout ce qu’ils font ou disent. Ils ne comprennent encore moins comment fonctionne le cerveau d’un adulte et pourquoi ses parents s’entêtent à prendre des décisions en son nom, et bien malgré lui/elle. Et de grâce, ne les tenez surtout pas responsable de leur trop-plein émotionnel. Ce ne sont que des enfants… après tout.

  • À l’occasion, vous vous demanderez assurément ce qu’ils ont et pourquoi ils font cela – on dirait qu’il a quelque chose entre les fesses!
  • Vous penserez même sérieusement à consulter – il est donc ben bizarre lui. C’est peut-être dangereux?! On va prendre rendez-vous avec son médecin cette semaine…
  • Vous irez peut-être même jusqu’à lui diagnostiquer un début de bipolarité à cause de ses trop nombreux changements d’humeur – il doit être bipolaire, il a beaucoup plus de «UP and DOWN» que nous deux réunis. Tu ne trouves pas?!

MAIS avant de vouloir les changer ou modifier leurs comportements, rappelez-vous qu’ils ne sont que des enfants à l’école de la vie… Ce n’est certainement pas tes quatre mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité, tes 50 heures de travaux communautaires et les 500 $ à verser à un organisme de charité qui vont excuser ton geste, ton écart de conduite, ton manque de jugement.

À ce moment-là, vous penserez sans doute que vous aviez tort de vouloir le «casser», le mettre à votre main, le faire rentrer dans votre moule ou lui montrer qui était le boss… Si vous laissiez plutôt vos enfants être des enfants?! Si vous les laissiez vivre leur vie, tout en les accompagnant pas à pas?! Ne prenez pas vos jambes à votre cou, soyez disponible et présent.

Rappelez-vous que vos enfants sont uniques: ils ont des qualités et des défauts qui les définissent, des goûts bien à eux, des intérêts qui leur sont propres, des passions pour lesquelles vous n’aurez parfois aucun intérêt, des goûts vestimentaires souvent discutables, etc.

casser son enfant
Crédit photo: freepik

Ensuite, prenez le temps de vous arrêter et de réfléchir à la situation et demandez-vous si ces raisons – souvent des prétextes d’adultes – justifient vos gestes… Vouloir «casser» son enfant en l’obligeant à rester assise pendant 13 longues heures sur une chaise, à une table, devant des aliments qu’elle ne semble vraiment pas apprécier, et durant toute une nuit… Voir son enfant s’endormir et puis la réveiller, la voir être exténuée, pleurer, s’uriner dessus, avoir froid et aller jusqu’à vomir ses tripes sur la table… Trouver cela «drôle» – sérieusement ?! – et ne rien faire pour soulager ses maux, sa peine, son inconfort… Tu me niaises ?! TU ES SON PÈRE. TU DOIS LA PROTÉGER. L’AIDER. LA RASSURER. ALLO?! Tu imagines comment elle doit se sentir maintenant? Comment une enfant de 8 ans peut comprendre que son papa a perdu les pédales, qu’il est un gros con et que ce qu’il lui a fait est inhumain? Comment crois-tu qu’elle va se sentir émotionnellement parlant? Elle doit tellement être triste, s’en vouloir et avoir peur. Peur de toi, son père, son héros, son «protecteur»…

Tu vas te souvenir de la nuit du 23 au 24 janvier 2016 toute ta vie mon homme. Je t’annonce officiellement que tu n’es pas le #superpapa que tu croyais sans doute être, mais bien un véritable #trouducul. Ce que tu as fait à ta fille de 8 ans, cette nuit-là, c’était gratuit, cruel, mais surtout immature et vraiment irresponsable. Tu aurais pu la priver de dessert, l’envoyer se coucher un peu plus tôt, lui enlever certains privilèges, etc., mais tu as préféré jouer les tyrans et t’en vanter par message texte le lendemain matin à ton ex-conjointe.

Avoir été ton ex, c’est escortée de la police que je serais venue t’enlever notre fille. J’aurais serré MA fille, ma chair, mon enfant dans mes bras en pleurant. Je me serais excusée en ton nom. J’aurais braillé ma vie. Je me serais également remise en question – pourquoi je l’ai choisi comme père pour mon enfant? Est-ce qu’il a déjà eu un cœur? À quoi il a pensé? Il ne doit tellement pas être «heureux» dans sa tête…

Cette nuit-là, tu n’as pas gagné «la bataille», tu as perdu ta fille… à cause de ton entêtement à ne pas vouloir lâcher prise.

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Crédit photo: freepik

Personnellement, il m’arrive d’être à «boutte». Je trouve que le comportement de ma fille n’est pas toujours adéquat ou sensé. Je… Mais jamais, ô grand jamais je ne ferais ce que toi tu as osé faire à ta fille cette nuit-là. À quoi as-tu pensé? On dit que tu es éducateur spécialisé en plus? Vraiment?!

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Révision: Mélanie Trudeau

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