J’ai eu peur de perdre ma fille…

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Revenir du Mexique. Voir son enfant “tomber” malade… et faire de la fièvre – beaucoup de fièvre. Se dire que ça va passer. Lui laisser le temps de combattre son virus. Penser que ce n’est qu’une petite grippe de bienvenue puis voir apparaître des boutons… des tonnes de boutons. Des petits, des gros, des plats, des boursouflés, des rouge vif, des… Puis se remémorer les conseils/avertissements à l’égard des voyageurs à destination du Mexique. Avoir peur. Imaginer le pire. Être traumatisée par 4 petites lettres qui peuvent foutre SA VIE en l’air… Oublier de respirer. Avoir mal par en dedans. Ne penser qu’à un seul mot: ZIKA. Commencer à chercher une explication sur Internet. Tomber sur des photos de maladies tropicales dont j’aurais préféré continuer d’ignorer l’existence. Prendre quelques minutes pour faire le point ou, du moins, essayer. RES-PI-RER… un peu. Quelques secondes. Avoir le souffle court. N’avoir qu’une envie: brailler sa vie. Tomber sur sa fille, en pleurs, dans la salle de bain, car… Avoir littéralement peur de perdre son enfant… pour un “osti” de voyage!

Quand il faut, il faut!

C’était un dimanche. Nous étions en train de nous préparer pour aller à une fête de famille quand les boutons, le mal de gorge, les faiblesses, alléluia se sont pointé le bout du nez. Ce qui devait être un dimanche festif et tranquille s’est rapidement transformé en branle-bas de combat. Après avoir attendu au bout du fil pour obtenir des conseils au 8-1-1, on a essayé de trouver une clinique ouverte le dimanche, mais elles se font plutôt rares. Se rendre compte que le CLSC est ouvert et qu’il n’y a pas d’attente. Yé!

Réaliser, rendu au CLSC, qu’il n’y a pas d’attente, car c’est sur rendez-vous seulement. Booo! Se faire dire qu’une infirmière peut par contre voir notre fille pour nous donner des conseils. Yé! Attendre 1h. Puis 2. Puis 3. Se faire appeler. Rencontrer l’infirmière. Voir une infirmière embêtée par le diagnostic à donner: “C’est peut-être une scarlatine…”. Oh non! La voir hésiter. Puis revenir à la charge avec une “bonne nouvelle”: “Le médecin de garde va pouvoir voir votre fille finalement”. Yé!

Changer de salle. Attendre 3-4 minutes. Voir le médecin arriver, poser quelques questions, ausculter notre enfant et nous dire: “Vous devez aller à l’hôpital maintenant. Ils vont pouvoir confirmer mes craintes et procéder à des examens plus approfondis.” De kessé? Lui demander à quoi s’attendre. Se faire “garrocher” en pleine face qu’elle soupçonne une méningite et qu’il faudra confirmer le tout à l’aide de radiographies, d’une prise de sang et… d’une ponction lombaire – vous savez, l’aiguille hyper longue qu’on t’enfonce dans la colonne et qui peut te paralyser si tu bouges par erreur? Tu me niaises? NONNNNNNNNNNNNNNNN!

Avoir littéralement peur de perdre son enfant… pour un “osti” de voyage! Mais devoir ignorer ses propres craintes pour avoir l’air forte devant une enfant en pleurs et ne pas en rajouter. Ouf, pas évident pour une maman TDA/H hyper émotive… :S

perdre son enfant
Crédit photo: Freepik

La fois où j’ai eu peur de perdre ma fille…

C’est à partir de ce moment-là que j’ai su que notre dimanche après-midi serait mémorable: long et éprouvant. C’est en présence d’une enfant hystérique – qui se rappelait sa dernière hospitalisation à Ste-Justine, suite à la présence d’une méchante bactérie dans son oreille – qu’on s’est tous mis en route, direction le nouveau CHUM. En espérant que ce soit plus facile pour elle (lire ici moins traumatisant, car elle n’avait aucun mauvais souvenir avec cet hôpital-là)…

Verdict

Après plusieurs heures d’attente, car son cas n’a pas été jugé “urgent”, un médecin nous a dit, en genre 5 minutes, que notre fille avait attrapé, à 99,9%, le pieds-mains-bouche, et nouvellement fesses, au Mexique. Hein? Il y a quelques heures, elle avait une maladie grave. On me parlait même d’hospitalisation… My god!

perdre son enfant
Crédit photo: Freepik

Plus de peur que de mal

Par chance, ce n’était que le pieds-mains-bouche-fesses. Mais l’instant de quelques heures, j’ai réellement eu peur de perdre ma fille. Ma vie s’est arrêtée. Je me suis remémoré notre dernier séjour à l’hôpital et j’ai prié. J’ai demandé à ma grand-mère, décédée il y a un peu moins d’un an, de la protéger. J’ai collé ma fille, je l’ai aimée encore plus, je l’ai regardée vivre, respirer… J’ai apprécié chaque minute passée avec elle. Et je me suis rappelé pourquoi je l’aimais tant… même si notre séjour au Mexique n’avait pas été de tout repos.

Mot d’espoir

Aux parents qui vivent cette situation en permanence (séjours fréquents à l’hôpital), je vous lève mon chapeau – vous êtes des superhéros. Mes superhéros. Je ne peux pas comprendre votre quotidien, mais je me l’imagine de mieux en mieux. P.S. Je vous offre mon soutien et je vous fais un IMMENSE câlin virtuel. xx

P.S. Le pieds-mains-bouche-fesses est fréquent à cette période de l’année. Pour savoir à quoi vous attendre, cliquez ici.

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Révision : Mélanie Trudeau

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