On commence à sortir ensemble dans la vingtaine. On est jeunes et libres. Au fil des ans, on parle bébé, mais sans plus. À chaque 3-4 ans, on décide qu’on en veut un et quelques semaines après, on « choke ». Les années passent, on se rend compte qu’on a 36 et 37 ans, qu’on en veut un, mais qu’on ne sera jamais prêts. On saute. On arrête la pilule…
Parlons insémination
Après le premier mois, rien. Après le deuxième, toujours rien. Après 2 ans, presque en dépression, à 38 et 39 ans, on se rend bien compte qu’on a besoin d’aide « pis que ça presse ». On consulte. On passe une batterie de tests. Pour madame, ça se passe quand même bien. Pour monsieur, des spermogrammes à 8 h le matin… ou plutôt, n’ayons pas peur des mots, une branlette dans une petite salle terne à 8 h du matin… c’est ordinaire. On reçoit les résultats : spermatozoïdes en faible quantité et réserve ovarienne basse. Bon… c’est possible, mais… il y a un mais… monsieur fume la cigarette et ça, ça ne passe pas pour le médecin. On nous donne 1 % de chance de concevoir, on nous casse les oreilles avec des #%^**%# de statistiques, on nous suggère de laisser tomber. Devant notre refus, on nous menace qu’on ne nous fera que deux autres inséminations. (Même si on a droit à neuf légalement, on en a eu une infructueuse.) On est vidés. Au bord de l’épuisement émotionnel. On continue d’y croire. On refuse de donner raison au médecin… Trois semaines plus tard, c’est l’insémination, par « monsieur bonheur » (lire ici le sarcasme). Un petit 5 minutes froid et impersonnel. Sans sourire. Un « bonne chance » la main sur le cadre de la porte en se sauvant.
Seize jours après l’insémination. Jour J du test. Prise 2.
4 h du matin : pipi… Non pas tout de suite… Retour au dodo…
8 h… Encore envie de pipi… C’est le moment…
Ce matin-là, mon chum a failli faire une crise cardiaque à cause de moi… J’ai tellement crié en voyant la deuxième ligne toute pâle sur mon test de grossesse! J’en ai passé un autre… et un autre… et un autre… Quatre en tout. Pour être certaine!
Neuf mois… Un médecin de suivi de grossesse pas gentille qu’on change pour une gentille. Un placenta prævia, des saignements de nez, les tunnels carpiens qui protestent, les mains tellement engourdies qu’on les pense mortes, les crampes intenses aux jambes, les brûlements d’estomac, le diabète de grossesse, les piqûres pour le taux de sucre six fois par jour, l’insuline, les inondations, devoir laisser sa maison pendant un mois et demi… Et malgré tout, les neuf plus beaux mois de ma vie. À construire une vie. Cet enfant si désiré.
J’ai accouché à 41 ans, le 29 juillet 2017, du plus beau petit garçon de la Terre. Je suis une maman comblée. Dire que j’aurais pu passer à côté de ÇA…
Tsé quand on veut vraiment quelque chose, faut y croire et ne pas se laisser décourager. Même par le médecin. Merci quand même doc…
Maintenant on essaie pour un deuxième… on est fous de même 😉
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Révision : Mélanie Paquin