On s’en doutait depuis quelques années déjà, mais on espérait fort – très très fort – que sa condition se stabilise, ou encore mieux, qu’elle s’améliore… Pour elle, pour ses études, pour son avenir, mais également pour son estime personnelle – et un peu pour nous aussi -, mais “la vie” en a décidé autrement: ma fille souffre de dyslexie… Le diagnostic est finalement tombé. On doit donc arrêter de jouer à l’autruche, unir nos forces, affronter la réalité en face et relever ce grand défi, tous ensemble.
Statistiques et définition de la dyslexie
Pour 88 à 92 % de la population, la dyslexie ne représente rien d’autre qu’un mot/qu’une condition/qu’une définition – et je ne porte ici aucun jugement envers “cette majorité”, car c’est tout à fait compréhensible et prévisible comme réaction. Mais pour ELLE, pour LUI et pour EUX (ce qui représente 8 à 12 % de la population), ce trouble neurologique et héréditaire, qui affecte la vitesse, la précision ainsi que la compréhension en lecture, est une condition particulière permanente qui peut avoir de lourdes conséquences (être “handicapant”), au quotidien.
Sa réalité
En ce qui concerne ma fille, chaque nouvel apprentissage relève à 25 % de ses connaissances personnelles (ses acquis instables), à 25 % de l’effort qu’elle y met et à 50 % du hasard. Quelquefois la chance nous sourit, et ma fille connait parfaitement l’orthographe d’un mot, alors que le jour d’après, elle perd ses moyens et opte pour une écriture au son, avec des fautes. Avec une personne dyslexique – un(e) enfant en plein apprentissage surtout -, les défis sont nombreux, les difficultés sont bipolaires (elles changent de direction à la dernière minute, et sans prévenir), les efforts sont colossaux et le quotidien est parfois frustrant… pour elle, mais également pour “les autres”. Même si mon mari sait ce qu’est la dyslexie, c’est plus fort que lui: il ne comprend pas comment notre fille peut oublier, du jour au lendemain, l’orthographe de ses mots, commencer à lire un mot et inventer sa fin ou mélanger ses lettres (b et d, p et q). Devant toutes les stratégies qu’on met en place pour l’aider dans ses études, et les résultats qui sont rarement proportionnels au temps et aux efforts mis, il lui arrive de se décourager, de ne pas comprendre, d’être abasourdi. C’est juste irréel pour lui – comme pour plusieurs d’ailleurs. Mais lorsque je m’arrête et que je m’interroge sur SA réalité, je me rends rapidement compte que ma fille est, au fond, une véritable championne. Qui pourrait réagir aussi positivement devant autant d’échecs, de dur labeur (de temps et de reprise), d’efforts, etc.? Pas grand monde… 😉
En conclusion
Ma fille n’est peut-être pas aussi bonne que “le voisin”, elle n’est peut-être pas toujours dans “la moyenne”, mais c’est une travaillante, en plus d’être débrouillarde, créative et tellement sensible à la douleur des autres – c’est une super humaine ! Pour l’instant, c’est difficile… pour tout le monde, mais plus tard – avec toutes les technologies mises à notre disposition, les outils et les avancées médicales -, lorsqu’elle aura compris comment se servir positivement de sa dyslexie (compenser pour ses lacunes), elle pourra escalader la montagne de son choix (accomplir de bien belles choses). Elle aura une belle vie, une bonne vie, car fondamentalement, elle est au-dessus de la moyenne. 😉
La dyslexie: les manifestations
Pour ma fille, sa dyslexie représente un véritable casse-tête. Quelquefois, il lui arrive de penser à un mot et d’en dire un complètement différent, sans réellement le vouloir ou s’en rendre compte. On dirait que son cerveau et sa bouche n’arrivent pas à s’entendre, qu’ils sont deux entités bien distinctes et qu’ils possèdent chacun leur “opinion” sur ce qu’ils vont et veulent dire. Même si ça peut sembler anodin, pour des personnes comme vous et moi, ces petits détails peuvent rapidement devenir gênants et épuisants pour des personnes comme ELLE.
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Au secours !
Si vous vous sentez un peu perdu face à la dyslexie, sachez qu’il existe des ouvrages pour outiller votre quotidien, comprendre “ce mal” et vous venir en aide: le livre « Laisse-moi t’expliquer… La dyslexie » paru aux Éditions Midi trente raconte l’histoire d’un garçon dyslexique qui, dans ses mots et à l’aide d’images amusantes, nous parle de son quotidien/sa réalité. Agrémenté de plusieurs trucs et conseils avisés, ce livre est conçu expressément pour plaire aux enfants et pour les aider à mieux vivre ou mieux comprendre la dyslexie.
Apprendre à son enfant qu’elle est dyslexique
Cette année, à Noël, ma fille m’a écrit un petit mot personnel très touchant – par chance, malgré tous les défis qu’elle rencontre, l’écriture et la lecture demeurent deux activités de prédilection pour elle -, mais il fallait s’y attendre, elle a fait quelques fautes. À ce moment-là, j’ai compris que je devais la mettre au courant et commencer à aborder sa “condition” avec elle. Pour l’aider à mieux comprendre ce qu’est la dyslexie, on a lu le livre « Laisse-moi t’expliquer… La dyslexie »… Maintenant qu’elle sait, qu’elle comprend un peu mieux d’où viennent ses difficultés, nous pourrons aller de l’avant, en parler ouvertement, chercher des solutions ENSEMBLE et continuer de nous documenter. P.S. Je suis contente, mais surtout rassurée qu’elle sache enfin la vérité.
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Révision : Mélanie Trudeau