Moi, mon TDAH et ma famille

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Le TDAH, ce locataire turbulent et impulsif qui fait de la peine aux gens que j’aime…

J’ai toujours eu le sentiment que j’étais spéciale. Mes parents n’y voyaient pourtant que du feu, mais moi, je savais que quelque chose de plus profond m’habitait. Plus jeune, j’avais continuellement la bougeotte, j’éprouvais quelques difficultés par-ci et par-là, en français et en mathématique, j’étais une petite boule d’émotions ambulante, je réagissais au quart de tour – j’étais impulsive, j’étais souvent impliquée dans de violentes querelles, j’étais régulièrement dans la lune et/ou je dessinais sur le coin d’une feuille en “écoutant” mes professeurs me livrer leur savoir en bruit de fond, j’avais énormément de difficultés à m’endormir le soir, et à me lever le matin, etc. Bref, ma vie était siiiiiiiiiiiiii simple, mais mes parents ne voyaient pas ma détresse; j’étais sans doute très douée pour la cacher à l’époque. LOL

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Crédit: www.cliniquetdah.com

Médicamenter mon enfant pour ça… ?!

Ma mère était contre la médication et croyait que le TDAH était une mode passagère que les écoles avaient inventée pour se débarrasser des enfants un peu trop énergiques comme moi. Vous comprendrez donc que lorsque j’ai reçu mon diagnostic de TDAH, en 1re année au primaire, ma mère n’a accordé aucune importance à ce que les professionnels, qui avaient fait une maîtrise, m’avaient pourtant diagnostiqué. Elle n’y croyait tout simplement pas. Et ce n’est pas pour la défendre, mais dans les années 80, c’était encore “nouveau”, moins bien expliqué et détaillé et ça lui faisait sans doute un peu peur.

Savoir, sans savoir

Est-ce que le déni de ma mère a affecté mes résultats à l’école ? Oui et non. Il est vrai que j’étais couramment dans la lune et que je n’écoutais que très rarement en classe, mais j’avais un don: je pouvais mémoriser un nombre impressionnant d’informations en très peu de temps et m’en souvenir durant plusieurs heures. Il n’était donc pas très rare de me voir arriver tôt à l’école, le matin même d’un examen, pour “étudier” une matière et/ou compléter un devoir. Est-ce que je réussissais bien malgré tout cela ? Je ne peux pas vraiment me plaindre, car j’ai toujours eu une moyenne avoisinant les 80-85 %, et ce, sans effort, donc c’était très acceptable compte tenu de la situation.

En résumé, j’ai vécu toute ma vie en sachant que j’avais sans doute un TDAH, mais sans réellement savoir – ma mère avait réussi à semer le doute dans ma tête…

Avec un peu de recul, c’est évident que j’aurais aimé recevoir un peu d’aide, être mieux encadrée, être mieux outillée et peut-être même être médicamentée, mais ma mère en avait décidé autrement. À ce moment-là, c’était sans doute LA bonne et seule chose à faire selon ses connaissances et son instinct de maman. Personnellement, lorsque ma fille a reçu le même diagnostic, ma réaction fût totalement différente: je me suis renseignée sur ce trouble, j’ai fait plusieurs recherches pour trouver des outils qui l’aideraient à mieux se concentrer, à gérer ses émotions et à performer, j’ai lu de nombreux documents, j’ai…

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Crédit: www.publier-un-article.ca

C’est à l’âge adulte que c’est devenu insoutenable…

Lorsque ma fille est venue au monde, qu’elle a commencé à s’affirmer et que j’ai commencé à m’inquiéter pour elle, à vouloir son bien et le meilleur, tout a dégénéré. Plus les années passaient, plus j’éprouvais de la difficulté à comprendre ses émotions,  à gérer les miennes et à laisser mon mari prendre des initiatives sur l’éducation de notre fille (ce qui est bon ou non). Mes maux me rongeaient tranquillement de l’intérieur. Voici d’ailleurs quelques symptômes qui devenaient de plus en plus récurrents, et avec lesquels j’avais de la difficulté à cohabiter:

  • Se sentir désorganisé (par “les autres”).
  • Avoir de la difficulté à rester concentré et à soutenir une conversation – “De quoi parlait-on déjà ?”
  • Me mêler inutilement de la conversation des autres (en pensant les aider – ça part toujours d’une bonne intention).
  • Avoir l’impression que ma tête va exploser – que j’ai atteint ma limite.
  • Être incapable de maintenir ma concentration sur une longue période surtout lorsque “la tâche” ne m’intéresse pas – “Bonjour petit écureuil, comment vas-tu ?”
  • Perdre des objets régulièrement, et les retrouver au bon endroit – j’ai simplement mal regardé.
  • Oublier des détails ou des mots: “Tu sais, la patente qu’on utilise pour…” – avouez que ça manque de précision ?! 😉
  • Être impulsive avec les membres de ma famille.
  • Souffrir de perfectionnisme chronique – “Ce n’est pas comme ça qu’on plie les serviettes mon amour, tu dois plutôt…”
  • Etc.
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Bref, je me devais d’aller faire vérifier cette hypothèse; je voulais en avoir le cœur net. Je suis donc allée voir une neuropsychologue qui, après quelques séances et quelques centaines de dollars en moins, m’a confirmé que j’avais bel et bien un TDAH de type impulsivité prédominante avec un léger déficit d’attention. BOUM, le diagnostic était tombé. Je devais maintenant apprendre à vivre avec et à contrôler mon impulsivité. Pour m’aider, j’ai choisi de me médicamenter. Comme ma fille, chaque matin, je prends ma pilule de Biphentin et je commence ma journée. Évidemment, la médication n’est pas une solution miracle, je dois aussi faire des efforts pour être un peu moins impulsive et contrôler mes émotions et mes paroles, et ce, même si c’est plutôt difficile. Pour ce faire, je commencerai, dès la mi-janvier, quelques sessions en psychologie. Pour la suite, on verra, mais il faut que ça change… Je suis fatiguée de devoir jongler entre mes 3 personnalités.

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Crédit: www.psychomedia.qc.ca

JE VEUX…

Je veux apprendre à parler, à échanger, à dialoguer, à arrêter de pleurer lorsque l’émotion s’empare de moi, à mieux gérer mes (maudites) émotions, etc. Je veux donner l’exemple à ma fille, lui montrer que même si on a un diagnostic de TDAH, on peut aussi goûter au bonheur. Je veux… Dans le fond, je veux simplement être heureuse.

Pour m’aider, j’ai lu plusieurs livres sur le sujet. Mon préféré ? Celui qui m’a le plus aidé ? Le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes écrit par la Dre Annik Vincent, un guide pratique, et fort sympathique, pour apprendre à vivre avec le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.

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Crédit: Les Éditions Québec-livres

Résumé du livre

Le TDAH se manifeste dès l’enfance par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité ou d’impulsivité. Les outils pour en réduire les symptômes agissent comme des lunettes pour le cerveau en l’aidant à se concentrer ou en freinant la bougeotte. Plus de la moitié des enfants atteints de TDAH en gardent des symptômes à l’âge adulte. Ils ont donc ENCORE besoin de lunettes et ont avantage à connaître quels sont les outils disponibles pour eux, les grands.

Au fil des clins d’œil humoristiques et des témoignages vivants, le lecteur découvre les symptômes cliniques, la littérature scientifique et les traitements pharmacologiques disponibles pour traiter ce trouble neurologique. Ce guide offre de plus une foule d’astuces efficaces et de trucs pratiques spécialement conçus pour aider les adultes atteints – et ceux qui les entourent – à mieux vivre avec le TDAH au quotidien.

Lorsque ma fille a reçu son diagnostic en 2015, c’est également un livre de la Dre Annick Vincent que j’ai acheté: Mon cerveau a besoin de lunettes. Et ça NOUS a tous beaucoup aidés, donc il était tout à fait naturel pour moi de me tourner encore une fois vers elle pour mon propre diagnostic. P.S. Si vous cherchez un livre utile pour expliquer le TDAH à vos minis, faites confiance à Tom et à la Dre Annick Vincent. 😉

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Crédit: Les Éditions Québécor

Mon opinion sur le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes

Le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes est en réalité une bible sur le TDAH à l’âge adulte – un véritable guide. C’est aussi une excellente source d’informations tant pour le “patient” que pour les professionnels de la santé et la famille/les amis. Quiconque le consultera en apprendra davantage sur ce trouble (généralement héréditaire). Vous pourrez vous en servir à court, à moyen ou à plus long terme, car c’est le genre de livre qu’on lit d’un seul coup pour se renseigner et qu’on consulte au besoin, par la suite, pour s’outiller et trouver une solution à un problème “x”.

Personnellement, cet ouvrage m’a été d’un grand réconfort… C’est donc sans aucune hésitation que je vous le conseille.

Pour en savoir plus sur le livre, cliquez ici.

Ressources disponibles

  • www.associationpanda.qc.ca
  • www.savoirmieuxetre.com
  • www.attentiondeficit-info.com
  • www.tdahadulte.com
  • www.familletdah.com

BON À SAVOIR: J’ai reçu, et ce, tout à fait gratuitement un exemplaire papier du livre offert par les Éditions Québec-Livres, mais mes articles ne sont pas commandités par cette entreprise. Mon opinion est sincère et vraie.

Crédit photo : Mélanie Little pour Mamans avec opinions.

2 Commentaires

  1. Bonsoir, merci pour cet article assez troublant… je ne connaissais pas le TDAH mais au final malgré la légèreté des symptôme (car on peux ne pas les prendre au sérieux) c’est une sacré maladie invalidante !!!
    Votre témoignage est bouleversant. On se crois toujours seule avec nos petit soucis et au final on s’aperçoit qu’autour de nous, beaucoup de personnes vivent des situations difficiles.
    Bonne continuation et ne lâcher rien dans votre vie .
    Bonne soirée.

    • Bonjour Violetta, merci pour vos bons mots. On n’est, et on ne sera, jamais seule à vivre ce genre de situations… Il faut persévérer et s’outiller pour essayer de mieux se contrôler. Bonne chance à vous. xx

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