Il faut souffrir pour être mère. Vraiment ?
par Marie-Christine M.
Quand nous avons commencé les essais à la maison, chaque mois, j’étais persuadée que ça y était. Cycle irrégulier aidant, ou non, j’avais toujours espoir quand mon cycle s’allongeait ! Toutefois, à chaque fois, Rosie finissait par faire son apparition ! Cela a duré une bonne année !
J’avais la chance, à ce moment, de côtoyer une collègue de travail qui avait vécu la même chose, quelques années auparavant. Cette collègue est maintenant une excellente amie et elle a été d’une écoute et d’un soutien incroyables ! J’en profite ici pour la remercier du fond du cœur, Mme Caribou! Cette dernière m’a parlé de la procréation médicalement assistée et j’ai décidé d’en glisser un mot à mon médecin de famille. Elle m’a alors recommandée à un gynécologue.
Revenons donc à l’hystérosalpingographie ! Cet examen gynécologique, bien que très douloureux, a permis de constater que ma «plomberie féminine» était en parfait état ! Super nouvelle ! Quant aux spermogrammes, tout était parfait chez l’Homme aussi ! Nous avons donc continué de prendre Clomid pendant plusieurs mois et avons même été à Walt Disney pour que la magie opère finalement ! Malheureusement, la Fée Clochette ou la Fée Marraine n’a pas secoué assez de poudre magique au-dessus de notre chambre !
De retour à Montréal, notre dossier a été transféré à une clinique privée. Après plusieurs tests, le verdict est tombé : ovaires poly kystiques. Cette condition fait en sorte que tous les mois, je crée trop d’œufs. Ainsi, ils ne peuvent atteindre leur pleine maturité et ne peuvent donc pas être fécondés. Selon les dires du médecin, une insémination artificielle n’aidera aucunement nos chances d’avoir un petit bébé. Nous commençons donc les traitements pour une FIV : piqûres, échographies tous les deux jours au début du cycle et stress immense. Lors d’une de ces échographies, en octobre 2013, on me dit que la FIV ne pourra avoir lieu pour différentes raisons. Nous sommes inconsolables et allons nous réfugier chez mes parents qui tout comme nous, sont atterrés. On nous propose une insémination artificielle, deux jours plus tard en nous expliquant que les chances de succès sont très minces, mais nous nous accrochons à cet espoir. Deux semaines plus tard, Rosie apparaît. Nous devons maintenant attendre deux mois avant de débuter un autre cycle de FIV.
En janvier 2014, nous recommençons les mêmes piqûres, avec une dose plus élevée. Échographie tous les deux jours, tempête de neige ou pas, piqûres quotidiennes et prières de partout dans ma famille sont notre lot quotidien. Après deux semaines, nous avons la confirmation que je subirai enfin une FIV. Le jour de l’opération, le médecin est capable de ponctionner plus de 12 follicules. Nous sommes aux anges et attendons la suite des choses avec impatience. Deux jours plus tard, le 13 février 2014, l’appel tant attendu de la clinique. Sur les 12 follicules/ovules ponctionnés, aucun n’a été fécondé. Situation très rare et les mots de l’embryologiste ne peuvent apaiser ma douleur et ma déception. On doit rencontrer le médecin la semaine suivante pour la suite des choses.
À ce rendez-vous, on nous dit qu’il ne nous reste qu’une seule étape, soit un spray nasal,
à commencer le 21 mars prochain, si pas de grossesse, ce qui, selon le médecin, sera une réalité absolue. Lors de ce rendez-vous, on nous parle aussi d’achat d’ovules d’Espagne et de don d’ovules. En y repensant bien, je crois que cette journée, que ce rendez-vous, a été le pire moment de ma vie, le moment où mon corps a déversé le plus de larmes, le moment où rien, ni personne ne pouvait apaiser ma douleur. En écrivant ces lignes, je pleure à nouveau en pensant à tout cela !
Une prise de sang plus tard et tout est confirmé : JE SUIS ENCEINTE ! Je viens de battre la science ! Je viens de nier l’affirmation de mon médecin qui m’avait dit que j’avais plus de chance de gagner la loterie que de tomber enceinte naturellement !
9 mois plus tard, soit un an après notre première FIV annulée, je donne naissance à un beau gros bébé de 4,11 kilos. Cette journée, j’ai pleuré ! Oh que oui ! Mais ce n’était pas les mêmes larmes qu’en février. Ces larmes étaient des larmes de joie, de bonheur absolu, de MAMAN !
16 mois plus tard, j’ai un beau bébé, grand garçon en santé qui fait le bonheur de toute la famille. C’est notre petit miracle ! Notre amour !
Avec la nouvelle loi 20, je n’aurai peut-être pas la chance de vivre ces beaux moments une deuxième fois. Je les savoure donc au maximum. La vie nous réserve de belles surprises et j’espère qu’elle me réservera un autre petit bébé, que ce soit dans un avenir rapproché ou plus lointain. Mme Caribou a eu l’immense chance, plaisir, privilège d’accueillir une belle petite fille, son troisième tsunami, l’automne passé, après elle aussi un parcours plus difficile pour son fils, deuxième tsunami. Elle est mon modèle de courage et de persévérance et je lui souhaite tout le bonheur du monde avec ses trois amours !
À vous, femmes qui voulez devenir mamans, qui subissez peut-être tous les traitements que j’ai subis, j’ai ces quelques mots. Je sais qu’entendre ces mots ne pourra apaiser votre peine totalement, mais ne baissez pas les bras ! N’hésitez pas à vous entourer de gens que vous aimez ! Ne soyez pas gênée de votre situation, comme je l’ai été ! La science n’est pas une vérité absolue et le corps humain peut nous surprendre plus souvent que nous le pensons ! Je vous serre très fort dans mes bras et vous dis de ne pas baisser les bras ! Je vous embrasse aussi en vous chuchotant que tout ira bien !