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Une saison enfin remplie…

Tu as enfin rempli ton cher terrain en diamant qui a été désert trop longtemps. Tu t’es défait de tes chaînes jaunes « danger » enlacées tristement. La pandémie aura repoussé ton arrivée, mais elle n’aura pas tout gagné. Tu es revenue, rapportant le sourire aux gens. Je me rends compte que tu es bien plus que mon premier « job ». Tu es un rassemblement qui revient fidèlement, annuellement, et auquel nous tenons énormément. Toi, ma saison de baseball, tu es enfin remplie de vie!

Crédit Photo: Isabelle Fournier

Tu es enfin remplie de dépassement

Je suis marqueuse de baseball, celle qui « compte les points », mais qui fait bien plus que cela. J’occupe cet emploi depuis maintenant douze ans. Je dis emploi, mais je devrais plutôt dire passion, car je le fais par amour de ce sport. Je n’ai même plus besoin de réfléchir, c’est devenu tout simplement naturel pour moi.

J’ai le privilège de voir grandir les joueurs et les officiels. De les voir s’améliorer, évoluer, passer à un niveau supérieur. Ils commencent tout petit et ils se rendent à l’adolescence, quelque fois je les vois aussi devenir adulte, en ayant acquis des habiletés remarquables. J’apporte aussi mon aide aux nouveaux marqueurs en tant que superviseure. Mon rôle principal consiste à être là narratrice qui raconte l’histoire des parties jouées en détail. À l’aide de petits symboles, n’importe quelle personne, capable de les interpréter, sait exactement ce qui s’y est passé. C’est aussi de noter les petites erreurs, mais surtout les grands exploits, ces extraordinaires moments qui font retenir simultanément le souffle des spectateurs, malheureusement distancés cette année.

Tu es enfin remplie d’encouragements

Ces derniers auxquels je ne portaient plus attention. Ceux qui devenaient des murmures constants. Je ne les entendaient presque plus avec les années et l’habitude. Aujourd’hui, après avoir été séparée d’eux si longtemps, je constate que l’esprit collectif est une puissante force. Malgré cet éloignement involontaire qui nous a fait savourer chaque instant, même les plus anodins. Le bonheur de retrouver les membres de notre petite communauté que nous n’avions pas vus depuis la saison passée. Ces visages familiers bronzés par l’été.

Malgré l’absence d’encouragements physiques: les high five, les cris d’équipe avec la main de tous au centre, les caucus et les petites tapes dans le dos, tout cela en respectant les mesures d’hygiène et la distanciation physique, la chaleur humaine l’emporte sur tout le reste. C’est ce qui est si beau à voir. Retrouver un semblant de normalité dans ce tourbillon de noirceur qui risque de s’étirer. Finalement, être ensemble à faire ce qu’on aime, rassemblés à cet endroit coutumier, c’est une pause de ma vie mouvementée où je me sens bien et en parfait contrôle.

Nous avons eu peur de ne pas te retrouver cette année. Il y a de nouvelles règles telles que la désinfection des mains entre les manches, une balle différente pour chaque équipe et des contacts limités, par exemple. Un grand merci au Gouvernement d’avoir autorisé les sports d’équipe de façon sécuritaire. Ce qu’ils représentent aux yeux des joueurs et même des officiels va bien au delà de cela. C’est une partie intégrante de nos vies qui nous suit, pour la plupart, depuis bien longtemps.

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Révision: Caroline Robert

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