L’annonce est officielle, la cloche a sonné ! Les enfants reprennent le chemin de l’école le 11 mai prochain. Tous les parents du Québec ont été amenés à se poser LA question. Pourtant, la question est simple, mais extrêmement complexe, vais-je envoyer mon enfant à l’école ou restera-t-il encore à la maison ?
Comme enseignante au primaire, je prendrai la route de l’école dès le 4 mai prochain. Mon premier rôle sera de transformer physiquement ma classe. Comme les fourmis dans leur fourmilière, mes collègues et moi seront mobilisés pour transformer notre classe, notre école, et ce, tout en respectant la distanciation sociale. Bien au-delà de cette rentrée un peu absurde, mais jugée essentielle, je mets un peu de côté mon rôle de super Maman pour reprendre mon rôle de super Madame Laurie. Je veux être prête à accueillir mes merveilleux élèves, ceux qui ont dit oui pour un retour le 11 mai prochain. J’ai hâte de les retrouver, je m’ennuie de notre vie remplie et de mon quotidien avec eux.
Une décision à prendre
Suite à l’annonce de l’ouverture des écoles, j’avais pour mandat de communiquer avec toutes les familles. Lors de mes appels téléphoniques, je faisais face à plusieurs parents déchirés. Une grande charge émotive m’accompagnait dans ces appels. Comme tous les parents du Québec, ces derniers avaient lu les commentaires et les jugements un peu partout. Ces jours-ci, les réseaux sociaux sont bombardés d’informations et d’opinions sur le sujet. Tout le monde aimerait connaître LA meilleure décision.Tenant compte de la réalité de chacun, les parents parfois encore indécis, devaient trancher. Même les parents qui n’ont pas une once d’anxiété, se sentaient un peu étouffés par cette grande décision.
Bien entendu, à ce moment-là, mon rôle n’était pas de les aider à prendre leur décision, mais bien de les supporter dans cette étape importante. Quelques parents étaient catégoriques, leur enfant ne revenait pas à l’école cette année. Comme moi, d’autres parents n’ont pas à se poser la question, ils n’ont tout simplement pas le choix, car ils reprennent eux aussi, le chemin du boulot le 11 mai.
Une autre réalité est celle des enfants qui ont deux domiciles. Parfois, ces parents-là, n’arrivent même pas à s’entendre pour les banalités de la vie quotidienne de leur enfant, que feront-ils de cette grande décision ? Certains ont osé me confier : « je ne pourrai assumer cette décision si quelque chose devait arriver ! ». C’est certain, mon cœur de maman comprend leur inquiétude. Par contre, mon cœur d’enseignante aimerait leur dire que tout va être parfait, mais je me laisse encore le temps de m’adapter et de m’ajuster dans les prochaines semaines. Je me contente de dire, que tout va bien aller !
Je serai prête
Quand les élèves viendront me rejoindre le 11 mai prochain, je serai là, le sourire aux lèvres, le cœur grand comme le ciel, les idées plein la tête et heureusement, le corps rechargé d’énergie pour les accueillir. Je suis certaine qu’un immense sentiment de fierté m’accompagnera au moment de les retrouver. Je serai là pour les rassurer, pour les amener à apprivoiser cette nouvelle réalité, qui est de vivre avec le coronavirus dans notre vie. Surtout, je serai là pour répondre à leurs questions.
Je suis convaincue qu’ensemble, il est possible de vivre cette aventure sans jugement et sans culpabilité. Oui, c’est une aventure, une drôle d’aventure même! Personne n’en connait le dénouement. Personne ne peut nous confirmer comment se terminera ce chapitre. Mais ensemble, on va écrire de nouvelles pages de l’histoire. Ensemble, on va apprendre à se sentir bien malgré la distanciation sociale. C’est ensemble, que l’on va faire la différence. La cloche a sonné et ça va bien aller !
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Révision : Caroline Robert