Le Québec des années 80 a été marqué par une entrée massive des femmes sur le marché du travail. Ce phénomène est relativement nouveau puisqu’auparavant, la très grande majorité des femmes en couple demeurait à la maison. Nous pouvons observer plus d’exceptions à mesure que nous nous approchons de la fin du 20e siècle. Aujourd’hui, la presque totalité des femmes est sur le marché du travail peu importe la situation matrimoniale.
Auparavant, lorsque les femmes travaillaient à l’extérieur, c’était souvent de façon provisoire. Elles étaient principalement infirmières, enseignantes, aide-familiales, secrétaires… Ces emplois constituaient une première étape dans la vie adulte d’une femme, puisque plusieurs quittaient leur emploi le jour de leur mariage. C’était parfois par obligation due aux exigences du poste, mais beaucoup plus souvent par pur choix personnel. Bien plus qu’un simple règlement, c’était la culture ambiante qui amenait les femmes à démissionner et rentrer au bercail entretenir leur foyer.
Les femmes et leur rôle dans la famille
Sans contredit, ces femmes étaient tout simplement extraordinaires. Elles travaillaient du matin jusqu’au soir afin de créer un univers goûteux et parfumé. Les maisons étaient souvent rustiques et simples, et c’est leur ingéniosité qui colorait le quotidien des membres de la famille. Ainsi, elles prenaient soin des petits qui demeuraient à la maison et s’assuraient que tout soit propre et ordonné. Ce sont aussi elles qui cuisinaient, de l’entrée au dessert, le repas du soir à partager.
Dans ce contexte, les petits n’ont pas besoin de garderie, leur place est à la maison auprès de leur maman. Les plus grands peuvent rentrer de l’école directement à la maison sans passer par le service de garde. Admettons-le, un parent toujours disponible pour les urgences, pour s’occuper des petits malades, et qui n’a pas besoin de courir le soir pour finaliser les leçons et devoirs peut sembler providentiel pour la tranquillité d’esprit.
Les femmes et leurs options
C’est bien vrai, il y avait aussi des femmes qui, aspirant à d’autres horizons, se retrouvaient dans un rôle qui ne leur convenait pas. C’est certainement dommage pour celles qui rêvaient de faire de longues études, ou d’être parfaitement autonome, de se voir refuser l’accès à leurs idéaux. Il ne faut pas non plus négliger le fait que d’autres femmes se retrouvaient dans des situations abusives sans avoir de réels recours. Le manque de choix concrets et les attentes normatives sociales pouvaient être très difficiles à supporter.
Mais il y avait aussi beaucoup de femmes pleinement accomplies, reconnues et heureuses. Ces femmes intelligentes et caractérielles participaient activement aux décisions familiales dans la grande majorité des ménages. Elles évoluaient au sein d’une communauté active et bien vivante. Les autres femmes étaient aussi à la maison et disponibles durant la journée pout s’entraider, ou tout simplement pour se réunir le temps d’un café.
Les femmes et l’écologie
Je ne suis pas la fille la plus écolo, ce qui ne m’empêche pas de détester le gaspillage et d’apprécier les efforts pour la réduction des déchets. Je trouve important de souligner les bénéfices d’avoir un parent à la maison sur notre environnement et notre portefeuille. Depuis plusieurs années déjà, nous comprenons mieux l’importance du recyclage, mais aussi de la réutilisation. Nous désirons aussi consommer le moins possible, sans transformation et sans suremballage.
Repriser les vêtements, fabriquer nos propres savons et produits ménagers, nettoyer les couches lavables, faire son pain, tout cela prend du temps. Temps qui nous échappe bien souvent lorsque les deux parents tentent de survivre dans la course métro-boulot-dodo. Il est parfaitement normal que ce rythme effréné nous incite à prendre quelques raccourcis pas très écolos.
Les femmes et le mouvement «tradwife»
Malgré le fait qu’il y en ait moins depuis la fin des années 80, il y a toujours eu des exceptions. Des femmes qui, d’un commun accord avec leur conjoint, décident de ne pas retourner sur le marché du travail après la naissance de leur premier enfant. Ces couples choisissent plutôt de créer une équipe complémentaire pour le bon fonctionnement de la famille. Les femmes peuvent aussi profiter de ce choix de vie pour investir du temps de façon bénévole. Bibliothèque scolaire, activités parascolaires, fondations caritatives, etc.
Le mouvement « tradwife » commence à faire parler de lui dans les médias. Ces femmes qui ont choisi de s’occuper de leur famille se sont approprié l’espace disponible dans les médias sociaux pour exprimer leur satisfaction. Non, elles ne sont pas victimes. Elles ne sont pas à la maison par dépit, mais par choix éclairé et assumé.
Je ne crois pas que nous observerons un retour global des femmes à la maison dans l’avenir. Toutefois, je trouve important de souligner leur légitimité, et la différence qu’elles font dans la vie de leur entourage. Nous sommes en 2020, et leur décision de demeurer à la maison devrait être reconnue et respectée au même titre que celle de leurs consœurs carriéristes. Célébrons le libre-choix, célébrons ces femmes qui assument pleinement leur désir en refusant la pression de performance contemporaine.
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Révision: Élaine Sylvestre