Mon doux bébé, dans quelques semaines tu auras un an. Comme mentionné dans un article précédent, cet anniversaire m’appartient un peu plus qu’à toi. Tu as à manger, tu dors, tu as de l’amour, mais tu t’en fous un peu d’avoir un an. Pour toi, c’est une journée comme les autres. Pour moi, c’est une journée forte en émotions, parsemée de moments de fiertés et de deuils.
Je dis de deuils, mais personne n’est mort! C’est que la première année d’un enfant s’accompagne de moments qui ne reviendront plus. Je ne verrai plus ton petit sourire « pas de dents ». Tu me souris maintenant avec tes belles grandes huit dents, qui me rappellent les nuits blanches où tu avais mal et où je t’ai consolé durant des heures. Je ne t’allaiterai plus jamais. Malgré les complications (mastite, torticolis, crevasses, fièvre…), c’est le côté de la maternité le plus exigeant, mais le plus gratifiant en même temps. Dans ces (nombreux) moments de tétées, il n’y avait que toi et moi, en symbiose totale, pour le meilleur et pour le pire. Tu bois maintenant ton lait au biberon, comme un grand, indépendant. À chaque étape de ton développement, on s’éloigne de plus en plus de ces moments où tu dépendais tant de moi. J’en suis fière, mais j’avoue secrètement que je m’ennuie de cette fragilité. Cette dévotion entière, qui est si terrorisante dans les premiers moments, les premières semaines de ta vie, me manque. Ces instants chargés de panique, parce que je n’arrivais plus à fonctionner, à aller aux toilettes, parce que je « m’occupais de toi ». Ces journées où j’oubliais de manger tellement j’étais à l’écoute de TES besoins. Étrangement, ces instants me manquent, autant qu’ils me semblent absurdes. J’y repense avec cette année d’expérience derrière la cravate, et je revois tellement les conseils qu’on m’avait donnés! Et je donne également ces mêmes conseils aux nouvelles mamans. « Choisis tes combats », « Demande de l’aide », « Vire pas folle » et « DORS ». Depuis quelques mois tu prends ton envol, tu es passé d’une petite boule d’amour immobile à un petit garçon qui court partout (eh oui). Eh lala qu’on est ailleurs! Chaque petite étape a été fantastique à vivre ensemble. Depuis quelques mois, on partage aussi la même passion : manger. Je dis partager, car même si tu as exactement la même chose que moi devant toi, c’est dans mon assiette que ça semble meilleur. Mais bon, ça l’air que ça fait partie de la maternité. Au moins tu manges et tu es en santé!
Il s’en est passé des choses en un an, mais je ne changerais rien, car c’est ce qui fait de moi la maman que je suis devenue, avec mes qualités et mes défauts. J’étais déjà une belle-maman comblée, aimée et aimante. Je suis retombée encore plus en amour avec mon beau-fils, en le voyant interagir avec son petit frère. Il t’aime tellement, c’est indescriptible. Tu nous as obligés à nous écouter, à t’écouter, dans tes demandes sans mots, dans tes requêtes nocturnes. Tu nous as fait sourire, fait pleurer, fait peur, fait rire. Souvent dans le même cinq minutes. Tout va si vite avec un bébé. Merci pour cette belle année, je nous en souhaite encore plein, avec ton papa et ton frère. Je t’aime, Maman.
Pour lire d’autres articles de cette collaboratrice, c’est par ici. Pour consulter notre page Facebook, c’est par ici.
Révision: Annie Fournier