Le nom de Simon Boulerice est maintenant connu de plusieurs grâce à plusieurs apparitions dans les médias, parmi celles-ci, on compte l’émission « Cette année-là » à Télé-Québec. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres jeunesse, dont le roman pour adolescent « L’éclat de ma transparence » publié chez les Éditions du Parc en face. Voici ma critique de l’œuvre qui intéressera sûrement vos adolescents et peut-être vous aussi.
Je dois avouer, j’ai un faible pour les romans jeunesse. Peut-être que c’est l’enseignante au secondaire en moi qui favorise la chose, mais l’univers de l’adolescence est quelque chose qui me plait quand je lis un roman jeunesse. Nous sommes d’ailleurs bien servis dans le roman « L’éclat de ma transparence » de Simon Boulerice.
Une histoire en trois parties
Nous suivons l’histoire de Cybèle, 15 ans, qui a les cheveux roux et le teint clair. Son apparence sera au cœur de l’histoire de cette jeune fille comme plusieurs adolescentes à cet âge. Elle sera confrontée à l’impact qu’aura une téléréalité sur elle et ses collègues de l’école. Nous y verrons les différents clichés de l’école secondaire et des agissements d’adultes et d’adolescents qui ne sont pas toujours éthiquement adéquats.
La téléréalité la suivra pendant trois saisons (une saison par partie du livre) de façons différentes et l’amènera à se questionner sur ses amours, la relation avec ses parents et surtout ses amitiés. Pas toujours évident, à l’adolescence, de gérer tous ces aspects avec succès. Les problèmes de Cybèle peuvent paraître simples et banals pour des adultes, mais ils prennent tellement une place importante au cœur de la vie de nos adolescents.
Un reflet de divers aspects de notre société
Simon Boulerice fait état de plusieurs aspects sociaux dans son roman. Tout d’abord, l’élément déclencheur est inspiré de faits présentés dans le journal quand il était adolescent. Dans la première partie du roman, Cybèle est mise au fond de la classe en raison de son physique peu intéressant à l’écran. Simon Boulerice s’est inspiré d’une lettre ouverte, qu’il avait lue, où un figurant arrivé premier pour l’émission « La Fureur » s’est vu relégué au fond en raison de son physique peu flatteur. L’apparence de cette jeune fille est un élément central du roman sous différents angles au cours des trois parties du récit. L’importance de l’image corporelle à l’adolescence est d’ailleurs reflétée chez divers personnages tout au long de l’histoire. Nous voyons bien comment cela crée un chemin dans la tête de nos jeunes et comment cela peut aussi avoir des conséquences sur leurs agissements. « L’éclat de ma transparence » fait aussi état de l’univers des téléréalités et du sentiment partagé que les gens ont face à celles-ci. On ne peut pas nier le succès des téléréalités de nos jours chez les adolescents, mais on sait que cette réalité sociale n’apporte pas que du divertissement positif. La violence rattachée à l’homophobie y est aussi présentée en troisième partie du roman qui malheureusement s’inspire manifestement de certains faits d’actualité du passé. On y voit toutefois un couple homosexuel de façons positives la majeure partie du temps dans l’entourage de Cybèle.
La musique au cœur du roman de Simon Boulerice
La musique est un aspect très important pour les jeunes. Le roman cite de nombreuses pièces musicales variées. Un gros plus associé à cet aspect, c’est qu’une liste de lecture Spotify est disponible. Ça permet de faire vivre le roman autrement. Ce qui permettra aussi au lecteur de possiblement faire des découvertes musicales passant de Dolly Parton à Safia Nolin.
Deux petites critiques
La première partie ne nous donne pas un portrait très positif de l’école secondaire publique. Étant enseignante du secteur public, cela m’a laissé un léger goût amer, car nous sommes constamment confrontés à ce cliché de société où l’école privée est une solution pour guérir certains maux pourtant répandus à tous les milieux scolaires. Heureusement, on voit que la vie n’est pas parfaite dans ce collège privé plus tard.
Deuxième aspect, il s’agit d’une réédition de la série « M’as-tu vu? » en un seul livre qui comporte trois parties. L’éditeur a voulu remettre au goût du jour cette série qui n’avait pas eu le succès mérité lors de sa première parution. Pour la cause, il fallait rejoindre les jeunes avec des réalités de 2019. Un changement a malheureusement été mal accompli. Vers la page 500, on peut voir que Louis-José Houde a été remplacé par Jay Du Temple, mais malheureusement un changement sur deux a été oublié. Oups!
Reste que ces petites coquilles ne m’empêcheraient pas de vous recommander le livre pour vous (si vous avez un intérêt pour l’univers de l’adolescence) ou pour vos adolescents qui aiment la lecture, car il s’agit quand même de trois volumes en un. Parfait pour traîner en vacances!
En conclusion
J’ai terminé la lecture de ce roman le lendemain du bal des finissants de mes élèves de 5e secondaire. Je voyais grandement mes élèves à travers ma lecture et à quel point ce roman est fidèle à la réalité. À ce bal, j’y ai vu des élèves totalement à l’aise avec qui ils sont, leur corps et d’autres qui ressemblaient à cette Cybèle au début de ce roman et qui tentait de vivre avec les plus et les moins de ce qu’apporte l’adolescence.
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