L’école apporte son lot de décisions et de doutes suite aux choix que nous prenons. En tant que parents, nous devons guider nos enfants vers les bons chemins. Bien que, parfois, le chemin n’est pas clairement défini, nous devons quand même faire des choix qui seront déterminants pour leur avenir. Dernièrement, nous avons eu à prendre une décision qui ne nous enchantait guère! Devrait-on suivre les conseils de l’enseignante d’Alice et lui faire doubler sa 3e année ou l’envoie-t-on en 4e année malgré ses difficultés? Nous avons dû nous pencher sur la question!
Un appel à la compréhension
Lorsque l’enseignante d’Alice m’a téléphoné, je savais que j’allais être confrontée à ses problèmes académiques importants. J’avais ce petit feeling à l’intérieur, qui me disait que son année scolaire était en péril. Les devoirs devenaient de plus en plus ardus, ses notes étaient lamentables et sa compréhension, indescriptible. Alice est une petite fille pleine de joie, mais pour qui les notions n’entrent pas comme un enfant dit « normal ». Elle a besoin de plus de temps, de plus d’accompagnement et de suivis particuliers, chose que l’école conventionnelle peine à fournir! Mais se faire dire que doubler son année est une option envisagée par l’école, même avec le doute que ce moment était à venir, ça fesse! J’ai pris en note toutes les informations que son enseignante m’a fournies. Et je me suis assise sans dire un mot! J’ai eu besoin de faire le vide afin d’encaisser ce que j’appelais ma défaite! J’ai eu le sentiment que je n’en avais pas fait assez, que je n’avais pas mis les efforts nécessaires, que j’avais failli à mon rôle de parent. Je me suis sentie terriblement coupable. Après tout, c’est moi qui n’ai peut-être pas poussé assez fort les leçons à la maison! J’ai dû me rappeler à la raison! Je n’étais pas pour faire subir 2 heures de leçons chaque soir à une petite fille qui venait d’en passer 6 assise sur une chaise en classe! Je ne pouvais pas la décourager et lui faire détester l’école! Alice aime l’école et ce, malgré ses embûches, donc pas question de lui enlever ce plaisir!
J’ai donc fait des recherches, Internet étant un allié de taille dans ce cas-ci! L’école primaire fonctionne par cycle. Il y a 2 années par cycle. Dans le cas d’Alice, la 3e et la 4e sont des années avec les mêmes notions. On apprend en 3e, on finalise en 4e. Bref, c’est presque 2 années en une. Normalement, on propose de reprendre une année scolaire lors de la 2e partie du cycle, soit la 4e année. Mon questionnement était donc le suivant: est-ce que la 4e année sera vouée à l’échec pour ma fille?
Laissons-lui sa chance
J’ai parlé avec mon conjoint. Nous nous sommes entendus qu’Alice pourrait aller en 4e, mais qu’il faudra avoir de l’aide supplémentaire! Je suis donc partie à la recherche d’un tuteur. Quelqu’un qui pourra voir les notions avec elle à raison de 2 fois par semaine. J’ai réussi à trouver et Alice a commencé immédiatement l’entente prise. Au même moment, je devais rencontrer la pédiatre d’Alice, j’en ai donc profité pour faire un ajustement des médicaments et lui faire part de notre décision. Son avis étant important aussi, j’ai demandé ce qu’elle en pensait. Elle était du même avis, que de lui laisser sa chance de poursuivre en 4e était la bonne décision. Quel soulagement, je me sens donc moins perdue dans tout ce processus.
Allons de l’avant!
L’enseignante m’a donc recontactée quelques temps plus tard. Les examens arrivant à grands pas, nous devions choisir notre option. Je lui ai donc fait part qu’Alice irait en 4e. Je n’avais pas beaucoup d’espoir pour les examens finaux. L’année étant déjà presque terminée, il était évident que les quelques semaines de tutorat n’allait pas faire bondir ses notes de façon exponentielle! Son enseignante a respecté notre choix et en a compris les raisons également.
Nous sommes au début juin, il ne reste que 2 semaines d’école. J’ai écrit à l’enseignante pour avoir un compte-rendu des progrès d’Alice, ainsi que de ses échecs. Je voulais savoir à quoi m’attendre pour l’an prochain. J’ai reçu l’appel de son enseignante le lendemain. Alice a remonté ses notes en français au point où, dans cette matière, elle n’est plus en échec. En mathématiques, elle est toujours en échec mais ses notes ont doublé! Wow, ma fille a fait des progrès. Sans être pessimiste, je n’avais pas vraiment d’attentes. Je suis donc très heureuse que l’aide qu’on lui a apportée porte ses fruits. J’ai confiance en ma fille et elle sait qu’elle devra continuer de travailler fort, mais je suis si fière d’elle. Elle n’aura pas de méritas à l’école, on ne récompense pas ce type d’élèves, mais moi, j’ai envie de la féliciter pour sa persévérance. Elle le mérite beaucoup plus qu’un élève qui n’a jamais eu à vivre avec le sentiment d’échec. La bataille est loin d’être gagnée, mais je sais que l’an prochain, nous partirons sur de bonnes bases. Soyons fières de nos enfants, ils sont capables de nous surprendre!
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Révision: Élaine Sylvestre