Tragédie, quand tu nous frôles!

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Je ressens le besoin d’écrire, là, maintenant. Mon exutoire d’émotions trop fortes. Au moment de vous partager mes états d’âmes, nous sommes fin avril 2019. J’habite Pointe-Calumet, ville voisine de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Le samedi 27 avril, j’ai eu peur, très peur! Malgré ma nature pas très alarmiste, j’ai faibli devant la détresse humaine, presque en direct devant mon écran! Lorsqu’on apprend que la nature se déchaîne, nous nous retrouvons impuissants. À Sainte-Marthe-sur-le-Lac, il n’y a pas eu d’avertissement, aucun signe que l’eau allait transpercer la ville. Pas comme ici, à Pointe-Calumet,  où la situation était sous contrôle. Sacs de sables qui longeaient les berges, précautions dans les habitations plus à risques et la confiance que le pire scénario serait un peu d’eau dans les sous-sols. Jamais les citoyens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac n’ont senti que leur vie allait changer du tout au tout. Rien n’annonçait cette tragédie.

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Crédit photo : Katherine Elizabeth (Entraide  inondation – Oka à Saint-Eustache)

L’appel de la nature

Quand on choisit les petits villages qui longent les lacs, on choisit la nature et les services accessibles. Mon petit coin de pays est un mélange de vie urbaine et campagnarde. On connaît les risques des berges, de la crue des eaux, mais le calme et le sentiment d’être en sécurité sont plus forts. Nous voulons voir nos enfants s’épanouir là où nous sommes bien. Lorsque l’avertissement que la crues des eaux serait difficile a été lancé, nous étions tous prêts à travailler pour sécuriser les digues. L’expérience de 2017 nous avait appris quoi faire en temps opportun.

Déluge et désarroi

À 19h10, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, la terre, les sacs de sables et la glaise bien enfouie depuis plus de 40 ans ont cédé. La digue n’a pas fissuré, l’eau n’a pas passé par-dessus. Elle a littéralement fendu sur une longueur de plusieurs mètres. Les gens n’ont eu que quelques minutes pour fuir leur milieu de vie. J’étais dans mon salon et les images de la tragédie fusaient de toutes parts. À Pointe-Calumet, nous avons une digue similaire, faite de végétation. Plus l’eau montait dans le quartier de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, plus je m’imaginais que ma maison, bien que placée dans un secteur moins à risques, y passerait s’il y avait rupture ici aussi. Les réseaux sociaux étant source d’information en continu, j’étais incapable de sortir mes yeux de mon écran. J’ai vu des connaissances se réfugier chez des amis et de la famille, mais d’autres ont dû se résoudre à rejoindre les centres d’hébergement. J’ai eu beaucoup de peine de voir tout cette détresse sur le visage des gens. Moi, j’étais en sécurité, mais le cœur déchiré.

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Crédit photo : Jenn Walsh  (Entraide inondation – Oka à Saint-Eustache

Solidarité et entraide malgré la tragédie

Malgré la tragédie, il y a du positif qui ressort de tout ça: la solidarité. L’entraide fut instantanée. Que ce soit pour des vivres, des vêtements et même l’hébergement, les gens étaient là pour aider. L’élan de générosité prouve que l’humain est capable de beaucoup pour ses pairs. La solidarité est un baume incommensurable pour les blessures aussi grandes.  Pour les sinistrés, le chemin de la guérison sera houleux, parsemé d’embûches. Malgré l’aide promise, il faudra s’armer de patience face à notre bureaucratie gouvernementale. Je suis de tout cœur avec ceux et celles qui devront reconstruire leur vie autour d’un tel désastre! On ne peut qu’espérer que nous ressortirons grandis de cette aventure!

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Crédit photo : Isabelle Bourgeois  (Entraide inondation – Oka à Saint-Eustache)

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Révision: Élaine Sylvestre

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