Vous connaissez le dicton « On ne doit jamais dire jamais »?
On est toujours d’accord pour dire que c’est vrai et qu’on ne peut jamais vraiment savoir comment on va réagir dans une situation avant même qu’elle ne se présente.
Pourtant, la plupart du temps, on ne peut pas s’empêcher de se dire « Ah, moi, jamais je ne… »
Et que dire de ce qu’on entend souvent chez les « pré-parents ».
« Moi, quand j’aurai, des enfants, jamais je ne ferai deux repas, ça sera ce qu’il y a sur la table ou rien. »
« Moi, mes enfants, ils ne feront jamais de crise dans un magasin, ils vont savoir que ça ne leur servira à rien et que je ne vais pas céder. »
« Nos enfants ne dormiront jamais avec nous. »
« Pas question de jouer avec des fusils, ça ne rentrera même pas dans ma maison! »
Ils ont jeté mes idées toutes faites en même temps que mon placenta.
On va mettre les choses au clair. J’avais des principes, j’en ai toujours. Mes valeurs et mes idées sont restées sensiblement les mêmes. J’ai juste dû les adapter un peu aux principes et aux valeurs de mes enfants…
Parce que juste dire non, c’est plus facile à dire qu’à faire!
« Moi, quand j’aurai, des enfants, jamais je ne ferai deux repas, ça sera ce qu’il y a sur la table ou rien. »
Oui, en théorie. Sauf qu’on ne peut pas forcer les gens à aimer des aliments. Je me souviens que, petite, je détestais les champignons. Ce n’était certainement pas juste pour faire suer mes parents. Je me souviens que le goût, pour mes jeunes papilles, était infect. Et pourtant, maintenant, j’adore les champignons!
Alors, oui, j’offre des solutions de rechange. Je suggère souvent de goûter et regoûter, surtout si c’est préparé d’une autre façon. J’essaie de jardiner et d’inciter mes enfants à faire pousser les légumes afin qu’ils aient envie de les déguster.
Et puis, parfois, quand j’ai envie de manger quelque chose qui ne fait pas du tout l’unanimité (lire ici que seulement moi et/ou mon conjoint mangeons) eh bien oui, je fais deux menus! Et, sauf avoir à laver plus de vaisselle, je n’en suis pas encore morte.
« Moi, mes enfants, ils ne feront jamais de crise dans un magasin, ils vont savoir que ça ne leur servira à rien et que je ne vais pas céder. »
Ça, j’avoue que j’y tenais un peu plus. Même si je considère qu’il n’y a rien de honteux à ce qu’un enfant (le mien ou un autre) fasse une crise dans un endroit public.
Jamais je ne jugerai un parent aux prises avec un enfant en crise, p importe la tactique d’approche pour désamorcer sa bombe sur deux pattes. Certains tentent la négociation, le raisonnement, l’évitement ou l la fameuse technique du style « sac de patates ». Mais s’il vous plaît, ON NE JUGE PAS!
On ne connaît pas l’histoire, la journée, l’état ou la relation entre les deux parties.
La seule chose qu’on peut faire, en tant qu’auditoire, c’est de sourire au parent. Jamais d’intervention, seulement du soutien.
Et dites-vous que pour qu’un enfant sache que le parent ne cédera pas et que sa crise ne sert à rien, il doit s’essayer au moins une fois. C’est peut-être celle-là que tu regardes, dans le fond de l’allée des petits pois en canne.
« Nos enfants ne dormiront jamais avec nous. »
Celle-ci, certains arrivent à l’appliquer. Moi, je n’ai même pas essayé de le faire finalement. Je me suis juste fié à mon instinct qui me disait que j’avais besoin de mon bébé et que lui aussi avait besoin de moi.
Au même titre que j’aime avoir mon conjoint près de moi quand je dors, je me voyais mal demander à un enfant de se rassurer seul dans le noir de sa chambre alors que nous, nous étions deux.
« Pas question de jouer avec des fusils, ça ne rentrera même pas dans ma maison! »
Bon. J’ai réussi, un peu, pas du tout. Je n’ai jamais acheté de fusil. Mais j’ai acheté des LEGO… Le rapport? J’ai des enfants avec une imagination débordante.
J’avoue que là, j’ai juste laissé faire les enfants.
« Quand j’aurai des enfants, jamais je ne ferai comme mes parents »
Une autre variante des beaux principes « préparentaux » c’est celle du « je ne ferai jamais comme mes parents ont fait avec moi. »
Celle-ci, je l’aime autant que le fameux « Tu ne t’en souviendras pas le jour de tes noces. » (D’ailleurs, je l’ai réfuté celle-là, je m’en souvenais, le jour de mes noces, et ils l’ont su!)
Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas nos parents, évidemment. Cependant, on pense tellement savoir ce qui va marcher avec des enfants lorsque nous sommes encore nous-mêmes des enfants (dans le fond, c’est presque logique, non?)
Moi, j’avais dit que je ne prendrais jamais la manche ou le coin de mes vêtements pour épousseter un endroit de la maison que j’aurais pu oublier.
Heureusement, je ne l’avais jamais proclamé tout haut! On va se le dire, avec les enfants, ça arrive la plupart du temps de faire les coins ronds. Alors, je me rattrape comme je peux! Et maintenant, je peux dire que je comprends un peu mieux ma mère (ne lui dites jamais, mais elle n’avait pas trop tort, en fait).
Je ne sais pas si ma technique se retrouve dans Le Guide de la parfaite ménagère?
Et vous, quel est votre « J’ai dit jamais, mais je n’aurais jamais dû »?
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Révision : Caroline Gagnon