J’ai toujours perçu la vie comme étant une suite d’étapes. Peu importe quel est notre but ou quel chemin on décide de prendre, il va y avoir des étapes.
Je suis actuellement dans un tournant de ma vie. L’étape suivante se profile à l’horizon et ça m’effraie un peu, car, pour la première fois de ma vie, je ne sais pas ce qui m’attend.
Mes étapes
J’ai choisi, ou plutôt, la vie m’a fait prendre, un chemin on ne peut plus conventionnel. J’ai été à l’école, j’ai travaillé, j’ai rencontré mon conjoint, nous avons acheté une maison, nous nous sommes mariés, je suis tombée enceinte une première fois, j’ai arrêté de travailler pour m’occuper des enfants.
Nous avons eu quatre enfants.
Nous ne voulons maintenant plus d’enfants.
Mais c’est quoi, la prochaine étape? (après la vasectomie, on s’entend).
Le vide, plein
La vérité, c’est que je ne le sais pas, quelle est la prochaine étape. Retourner travailler? Ma plus jeune a deux ans et je comptais rester trois ans de plus à la maison, jusqu’à son entrée à l’école. Trois ans, ce n’est pas si long, mais en attendant, je me retrouve devant une sorte de vide. Un vide qui est très plein quand même (je suis un esprit de contradiction).
J’ai l’impression que ma vie est actuellement sur pause, mais j’ai quand même des projets.
Je fais du bénévolat. J’ai la chance d’être la responsable de mon secteur, je peux donc administrer et coordonner moi-même les activités de l’organisme. Je fais également la comptabilité de mon conjoint qui est travailleur autonome. Ça me permet de garder mon cerveau un peu en activité.
Nos quatre enfants sont des projets à eux seuls, mais j’ai quand même l’impression d’être en attente. J’ai peut-être toujours eu trop tendance à planifier et organiser. Le fait de me retrouver devant une variable inconnue, même si elle n’arrive que dans trois ans, m’amène à me poser des questions. Surtout une.
Qui suis-je maintenant?
Je n’ai plus de bébé. Mon dernier enfant est maintenant un bambin, du haut de son beautiful terrible two.
Je n’aurai plus de bébé, c’est maintenant chose réglée. Mais où en suis-je? Si mon étape actuelle consiste à attendre l’autre, j’ai le temps de me poser la question. Qui suis-je?
Je ne pensais pas avoir à me poser de nouveau cette question passée trente ans. J’ai l’impression de revivre mon adolescence. Je me souviens en 5e secondaire, alors que je devais choisir la suite, je me posais plusieurs questions. Quelles études faire? Dans quel domaine me diriger? Dans quel cégep étudier? Et je m’étais tellement trompée! À l’époque, j’avais choisi un chemin précis, mais ça ne m’a pas pris plus de deux mois pour me rendre compte que celui-ci n’était vraiment pas fait pour moi. J’ai dû alors faire un virage à 180 degrés et j’ai fini par trouver, au bout d’un an, ce qui me plaisait vraiment.
Sauf que je ne suis plus la même personne. Dix années et quatre enfants, ça change !
Prendre le temps
Heureusement, je ne suis pas pressée. J’ai la chance de pouvoir prendre mon temps, de réfléchir. Je ne trouverai probablement pas de réponse prochainement. Et, comme il y a quinze ans, je vais peut-être me tromper, me planter royalement. Mais, expérience oblige, cette fois, ça ne me dérangerait pas.
Je vais y aller à mon rythme, passer des tests, peut-être (sûrement) faire des essais et possiblement (tout aussi sûrement) des erreurs.
En attendant, je retire tranquillement les barrières d’escaliers et les sécurités anti-bébés de ma maison. Sachant que chaque crochet de porte d’armoire que je dévisse, m’approche de ma prochaine étape et, que ça m’angoisse, un peu, mais juste assez.
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Révision: Annie Fournier