À la maison, c’est moi qui organise tout. La commande, les repas, les rendez-vous, l’école, le ménage (j’essaie, malgré mon bébé de quatre mois). J’arrive à jongler avec toutes les contraintes du quotidien pour tenir ma barque familiale hors de l’eau et pour nous empêcher de chavirer. J’organise tout, même mon chum.
Il faut se le dire, il y a une bonne partie de la génétique féminine qui contribue à ce besoin, ce désir de tout organiser. Quand les hommes partaient chasser le mammouth, ce sont les femmes qui s’occupaient des enfants et de la grotte. Pas d’électricité, rien! Pas de Netflix pour occuper les enfants, rien! Ça en prenait de l’organisation pour ne pas virer folle! Instinctivement, c’est la même chose maintenant. Quand je sens que je perds le contrôle de tout, qu’on se laisse trop aller, ça me prend un arrêt pour tout réorganiser. Souvent, c’est dans ces moments que je vois un décalage avec mon chum, car il ne s’organise pas comme moi et ne le fera jamais d’ailleurs! Il le fait à sa manière : en travaillant. Tel une fourmi dans la fameuse fable, il travaille pour se préparer aux tempêtes. Quelques jours avant mon accouchement, où je devais tout organiser et préparer mon nid familial, mon chum se perdait dans le travail et les heures supplémentaires. Nous avions le même but, mais avec des chemins différents pour y arriver. Et il y avait de l’incompréhension de chaque côté; il ne comprenait pas pourquoi je voulais tant peinturer la chambre de bébé, et pourquoi j’insistais autant pour installer les caisses de bois sur le mur LÀLÀ! Et moi, je ne comprenais pas pourquoi il travaillait autant, alors que la date butoir arrivait à grands pas. Avec du recul, je réalise à quel point nos cerveaux reptiliens fonctionnent différemment!
Donc, quatre mois après mon accouchement, j’organise encore tout. Même que c’est pire, puisqu’un 4e membre s’est joint à nous, et on s’entend que c’est le plus capricieux. Nos journées, nos sorties sont en fonction de la sieste, des repas, des vaccins à venir, des microbes potentiels, de l’allaitement et des tâches de la maison. Tout cela demande tellement un effort supplémentaire (alors que j’ai l’impression que mon fils me siphonne le cerveau à travers les seins) que j’en suis épuisée le soir. J’espérais, secrètement, que mon chum participe à diminuer ma surcharge mentale. Il le fait, à sa façon! Il travaille, pour s’assurer que ses fils ne manquent de rien. Dès qu’il met les pieds dans la maison, il prend le petit dernier afin que je puisse préparer le souper (vive les bébés à bras). Il s’occupe des bains des garçons et des devoirs, pendant que je fais la vaisselle. Quand, enfin, la maisonnée devient plus calme et que les garçons sont endormis, c’est le temps de s’asseoir, l’équipe de parents que nous sommes redevient des amoureux qui se perdent un peu dans la folie du quotidien. Je lui parle de ce que j’ai organisé durant la fin de semaine, il fait semblant qu’il va s’en rappeler et on s’endort de fatigue afin de recommencer le lendemain. On est une équipe, donc on a chacun nos forces et nos faiblesses. Je suis à l’attaque et il est à la défense. J’organise et il exécute. Ouin pis? C’est notre équilibre à nous, nos garçons sont heureux et notre couple tient le fort. Et vous, comment vous organisez-vous?
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