Noël a bien changé au fil des décennies et nos traditions aussi! Nous sommes loin de l’orange que mes grands-parents recevaient comme cadeau et qui les remplissaient de joie! Les familles éclatent, les enfants reçoivent des cadeaux en quantité industrielle et nous voilà dans l’ère de la surconsommation. Et si on prenait une pause pour analyser nos habitudes? Je vous propose une lecture dans laquelle je décris quatre décennies bien distinctes durant lesquelles j’ai vécu des changements majeurs dans ma façon de célébrer Noël.
Noël de mon enfance
Pour vous situer dans le temps, j’aurai 45 ans en janvier. Mes parents viennent de familles nombreuses : dix enfants chez mon père, sept chez ma mère. Nos parents se sont séparés alors qu’on avait à peine cinq et trois ans, ma sœur et moi. Quand j’étais petite, autour de cinq ans, ça fêtait pas à peu près! Je me souviens très bien des réunions de famille chez ma grand-mère maternelle alors que ça levait le coude, ma grand-mère qui jouait du violon et mes tantes et mes oncles qui s’époumonaient et les enfants dans le milieu qui dansaient le rigodon! Une vingtaine de cousins et cousines qui se retrouvaient dans la chambre de ma grand-mère à sauter et manger des chocolats en regardant la télévision. Dois-je préciser qu’il y avait environ quatre ou cinq chaînes? Ça se terminait au petit matin, bien après être allés à la messe de minuit, avec une paire de bas tricotés dans les mains, l’oncle saoul dans le sapin ! Dans le temps, j’avais reçu de ma mère une poupée qui fait pipi et une Fraisinette, et j’étais au septième ciel !
Chez mon père, même scénario, à l’exception que les oncles avaient trop bu et que ma sœur et moi avions mouillé notre pyjama, car la bataille avait éclaté…
Noël de mon adolescence
On parle des années 90, le temps d’une dinde, dinde, dinde! J’avais 15 ans. Je ne voyais plus tant mon père. L’appartement de ma mère était décoré d’un beau sapin naturel avec une crèche et un village illuminé. Je me souviens de ma mère qui faisait ses tourtières, le ragoût qui bouillait sur la cuisinière, la bûche et la tarte au sucre : ça sentait tellement bon. On avait encore la tradition d’aller à l’église, car ma grand-mère maternelle était croyante et pratiquante et on voulait lui plaire. J’avais demandé un appareil polaroïd et j’avais reçu un magnétoscope. J’écoutais des slows en boucle et pleurais mes peines d’amour passées et celles qui allaient venir! La seule différence, c’est qu’après le party de famille, nous sortions avec nos amis pour nous retrouver et prendre quelques verres. Eh oui, c’était avant l’ère des cartes d’identité avec photo.
Noël avec mes enfants
Les années 2000. On se préparait au pire, après tout, on va peut-être tous mourir! C’était le chaos, les ordinateurs n’étaient pas préparés pour changer de millénaire! J’étais dans la mi-vingtaine, on recevait la famille immédiate, car avec un poupon, pas question de sortir trop loin! De toute façon, ma grand-mère paternelle était décédée et c’était le noyau de la famille. Du côté maternel, ils étaient encore très unis. C’est beau à voir! C’est mon oncle Dédé qui recevait, car il n’habitait pas loin. On écoutait de la musique, on jouait à des jeux et ma grand-mère sortait son violon ! Ça coûtait cher Noël… On s’achetait de beaux gros cadeaux : un pour l’hôte, un pour chaque membre de la famille et surtout, plusieurs à nos deux filles, car elles avaient tellement besoin de plein de cadeaux pour savoir qu’on les aimait!!!
Noël avec mes adolescents
Ma mère est décédée une semaine avant Noël en 2006, donc plus question de passer les fêtes au Québec. On se rendra en Floride durant les dix prochaines années. Ce sera là, la seule tradition. Pas de sapin, pas de crèche : des palmiers. Ça change le mal de place.
J’ai l’impression d’abandonner ma sœur. On se retrouve juste avec nos enfants. Alors que le jour ressemble à tous les autres jours, lorsque la nuit tombe, toutes les villes se transforment.
Selon le taux de change, on séjournera dans un hôtel ou en camping pour respecter notre budget. Comme si le fait d’amener nos enfants en voyage n’était pas suffisant, on les couvrira de cadeaux et on les amènera souper au Applebee’s! Alors qu’au Québec, on voit des feux d’artifice essentiellement à la Saint-Jean-Baptiste, aux États-Unis, on en voit partout durant la veille et le Jour de l’an!
- À Miami, des artistes connus donnent un spectacle gratuit devant un rassemblement incroyable, une grosse boule lumineuse tombe pour célébrer la venue de la nouvelle année.
- À Fort Myers, des milliers de familles se rassemblent dans les rues, autour des scènes habitées par des artistes. L’ambiance est à la fête, les gens sont habillés chic.
- À Naples, les restaurants de la 5e avenue sont remplis, puis il y a rassemblement près de la plage pour le feu d’artifice.
- À Fort Lauderdale, le centre-ville est festif, on peut y admirer des sculptures de sable du père Noël.
Malgré toutes les festivités, les technologies sont au cœur de notre quotidien. Pratique pour faire un karaoké avec les enfants, moins lorsqu’on veut passer du temps avec eux et qu’ils veulent discuter avec leurs amis ou petit copain restés au Québec!
Noël avec mon petit-fils : familles rassemblées
Depuis l’an dernier, je suis l’heureuse mamie d’un petit garçon adorable. Je revis la magie de Noël à travers ses yeux et je ne veux absolument rien manquer. C’était le petit miracle que j’attendais pour faire la paix avec Noël au Québec depuis le décès de maman. Puisque les grandes sont rendues à 21 et 19 ans, elles travaillent et veulent partager les fêtes entre leurs deux familles et les deux familles de leurs amoureux. Le petit dernier, lui, a 13 ans et veut continuer de voyager. On est rendus trop fatigués pour conduire jusqu’en Floride! Petite précision : je conduisais à peine cinq heures sur le trajet!
Plutôt que de passer toute la période des fêtes dans le Sud, on opte pour une semaine tout inclus. Après tout, on travaille assez fort, on le mérite! On prévoit nos réunions de famille à la maison selon la disponibilité des grandes. On joue à des jeux (l’Osti d’jeu, une minute pour gagner, le Mâche mots, etc.) On enregistre le Bye-Bye et l’émission de Ryan Seacrest à New York pour les regarder le lendemain. On boit avec modération, car les maux de tête du lendemain sont pénibles! Les technologies sont plus présentes que jamais, surtout vers la fin de la soirée. Noël est commercialisé à la puissance 100. Toutefois, je n’ai jamais autant réalisé la chance que j’ai d’avoir une si belle petite famille. Les décennies peuvent s’écouler, mais la satisfaction d’une grand-maman entourée de tous ses enfants et petits-enfants est toujours autant d’actualité.
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Révision : Caroline Gagnon