Je suis maman de trois merveilleux enfants. Début 2012, je suis tombée enceinte de mon 3e bébé. Mon cœur de mère, l’échographie et même la naissance me disaient que j’avais un garçon pour la 2e fois. Nous avions tous tort… Il y a eu des signes. Il y a quelques années, nous nous sommes posés des questions et avions ouvert une porte à l’éventualité où mon enfant me dise un jour qu’en fait il n’était pas un garçon. Puis, le temps a passé. Les signes se sont estompés jusqu’au jour où mon fils était dans la garde-robe à pleurer sa vie sans raison apparente. Peu après, il a fait une demande au Père Noël, en plein mois d’avril : le souhait, que dis-je, le désir profond d’être transformé en fille.
Naître dans le mauvais corps
La dysphorie de genre se manifestait et ce, de façon très claire. L’enfant que j’ai porté et qui a toujours été d’un naturel joyeux, souriant et des plus agréables avait changé. Un profond malaise était maintenant présent. Mon fils, ou plutôt ma fille, prenait conscience qu’elle n’était pas née dans le bon corps, tout simplement et de façon complexe à la fois. Tout cela peut être compliqué pour nous, adultes rationnels, habitués à voir les choses sous un certain angle et soucieux de la réaction des autres face à cette nouvelle peu ordinaire. Cette fois, il fallait changer notre perspective, changer nos lunettes et nous soucier de ce qui compte réellement et qui vaut tout l’or du monde : notre enfant et son bien-être.
Se métamorphoser tel un papillon
Très rapidement, les vêtements hérités du grand frère ont pris le bord et tout a été changé. Bien que j’ai eu deux autres enfants, je n’ai jamais fait de garde-robe de A à Z, c’était une première. Celle-ci était à l’image de l’enfant papillon que j’avais le privilège de regarder sortir de son cocon et admirer prendre son envol avec ses si belles et fortes ailes : colorée et éclatante. Ma fille s’est choisi spontanément un nouveau prénom, et étrangement ou naturellement, la symbolique de celui-ci est tout à fait représentative de mon enfant.
Ma fille, cette vieille âme
Ma fille est encore jeune, mais suffisamment vieille pour savoir qui elle est et on se rend vite compte que son âme doit bien avoir mille ans quand on l’écoute parler de la vie. Je suis très reconnaissante qu’elle se soit sentie suffisamment à l’aise et en confiance pour être en mesure de nommer sa différence et de pouvoir vivre sa vie de façon authentique. Je crois que c’est beaucoup plus facile ainsi, tôt dans son parcours sur cette planète, que tard. Pour elle, pour nous, pour tous. L’adaptation n’en a été que plus facile et douce, je crois. Elle dit qu’elle est venue ici pour aider les gens et sa mission est déjà entamée. Avec son jeune âge, elle a déjà ouvert des esprits et est très inspirante.
Récemment, elle me parlait de maternité. Elle souhaiterait avoir des enfants. Comment, ça reste à voir. Ma fille désire porter la vie comme je l’ai fait. La science et la médecine font de grandes choses, on ne sait pas ce que la vie nous réserve et il y a plus d’une façon d’accéder à la maternité. Elle ferait une excellente maman. Peu importe la façon, je lui souhaite d’avoir un enfant aussi merveilleux que celui que j’ai la chance d’avoir.
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Révision : Karine Perreault