J’ai toujours été jeune de cœur. J’ai la veine ludique; j’aime jouer à des jeux de société, j’adore les films d’animation et je ris souvent à gorge déployée comme une enfant. Mais dernièrement, alors que le rideau est tombé sur la fin de ma 45e année, j’ai pris un coup de vieux. Comme si tout à coup, je n’étais qu’une maman.
Oh! N’allez pas croire que ce rôle me déplaît, bien au contraire. Mais c’est comme si, d’un coup, toutes les facettes de ma personnalité s’étaient englouties pour n’en recracher qu’une: celle de mère.
Sûrement que j’y suis pour quelque chose mais pourtant, je travaille très fort pour ne pas que ça m’arrive. J’organise un rendez-vous doux avec mon homme environ une fois par mois, je sors en célibataire au théâtre ou au restaurant avec des amies afin de cultiver mes passions intrinsèques, je fais attention à ma personne en allant chez le coiffeur et en restant coquette.
La coquetterie et moi
Ah et puis, parlons-en de coquetterie! Moi qui ai toujours prôné le « naturel de la femme », je me surprends à contempler les procédures esthétiques telles que l’électrolyse (satanés poils au visage!) ou le botox (juste dans les plis de sourcils!). Je consomme le cache-cerne à vitesse grand V et ma repousse de coloration capillaire est maintenant couleur sel et poivre. Je suis passée maître dans l’art de prendre des « selfies » sans trop faire paraître mon double menton et je bénie les filtres qui efface discrètement mes pattes d’oie.
Avoir l’impression d’être « passée la date de péremption »
Et malgré toutes ces illusions, tous ces efforts pour plaire, j’ai une vague impression d’être « passée la date de péremption », de ne plus être au goût du jour, de ne plus faire tourner les têtes. Car oui, il fût un temps où, malgré mes rondeurs, on se tournait sur mon passage. Ce temps est révolu et j’en fais doucement mon deuil.
Les plus vieilles d’entre-vous me diront qu’il me reste encore plein de belles années et que je ne suis qu’au mi-temps de la vie. À cela, je ne peux qu’acquiescer et je vous donne entièrement raison. L’affliction doit faire place à la sérénité, j’en suis convaincue. À l’aube de la cinquantaine, c’est le cheminement que je dois faire. Moi qui ai toujours été une fervente défenderesse de l’acceptation de soi, je dois, après avoir assumé mes rondeurs, accepter ma nouvelle maturité. Par où commencer? Vous avez des idées?
Vous voulez lire mes autres textes? Suivez le lien en cliquant ici.
Joignez-vous à notre page Facebook.
Révision: Karine Perreault