La fameuse liste d’achats ! À commencer par quinze crayons à la mine HB (fais le calcul : 10 mois d’école, 15 crayons, ça fait 1,5 crayon par mois… Ton rejeton apprendra à écrire d’un trait!), deux gommes à effacer blanches et un taille-crayon avec dévidoir. Vient ensuite le cahier de projets (1/2 uni – 1/2 interligné-pointillé #3070109), trois tablettes interlignées pointillées (gros trottoirs), trois chemises à deux pochettes en carton rigide, une bleue pâle, une rouge, une verte foncée, une pochette protectrice transparente à trois trous à ouverture sur le côté, une boîte de cent mouchoirs, un organisateur treize sections avec velcro, trois crayons acétates non permanents effaçables à sec, noirs, un spici quoi? Un spicilège… Respire…
La fameuse liste d’achats…
À la première lecture de la liste, on sent déjà le stress monter. La pression qu’on se met pour que notre progéniture ait toutes les fournitures scolaires nécessaires pour réussir est énorme et elle peut nous rendre vulnérable quand vient le temps de magasiner. C’est connu, plus on se sent engloutis par le stress, plus notre cerveau devient engourdi, rendant la prise de décision parfois difficile. Ceci explique en partie pourquoi nous faisons des achats impulsifs. Et acheter la paix en cédant aux multiples demandes des nos petits? Voyons…
Les détaillants, « ayant à coeur » de nous faciliter la tâche, regorgent d’idées pour nous guider, comme ils le veulent bien, dans nos choix. Un peu à la manière des spectacles devant lesquels on s’émerveille et qui mettent en valeur des vedettes, les commerçants utilisent différentes stratégies commerciales pour faire un bon show et mettre en valeur les produits. Les applaudissements à la fin du spectacle se comparent aux ventes faites par le commerçant. Plus on applaudit fort, plus on a eu un bon show…
Ce qui est toujours très intéressant avec les spectacles, ce sont les coulisses… L’envers du décor… Les commerçants utilisent mille et un trucs pour nous influencer dans nos choix et rien n’est laissé au hasard. Chaque petit bout de tablette est rigoureusement analysé dans le but de maximiser les ventes. Et ne leur en tiens pas rigueur, ils sont en affaires pour faire des affaires…
Alors, quand Rosette te tirera le bas de la jupe pour avoir les crayons de princesses, que Tilou essaiera de te convaincre qu’il y a juste lui sur toute la planète qui n’a pas le sac d’école de Supermachintruc, que ton stylo manquera d’encre lorsque tu voudras cocher les gommes à effacer que tu viens de mettre dans le panier ou quand tu constateras que tu devras aller à un autre magasin pour trouver le fameux spicilège, avant de perdre la raison, pense à ces stratégies pour t’éclairer dans tes décisions.
1- Le temps passé en magasin pour ses achats
Plus un consommateur passera de temps en magasin et plus il achètera. La vue étant responsable de 90% de nos impulsions, plus tu prendras ton temps et plus tu verras de produits tentants. Sauras-tu résister? Alors, dès que tu entres en magasin, dirige-toi vers le rayon convoité, accélère légèrement le pas et ne regarde qu’en avant. Tu verras ainsi moins de produits sur ton chemin et tu feras donc moins d’achats non planifiés.
2- Achats versus portefeuille
Dans la tête du consommateur, lorsque notre panier est vide, c’est que notre portefeuille est encore plein. Le commerçant nous connaît bien. Il sait ce dont on a particulièrement besoin quand on entre chez lui. C’est pourquoi qu’en début de parcours, il étale souvent des produits « non essentiels » pour le consommateur. Il s’agit de produits « coup de coeur : oh c’est nouveau, c’est donc bien beau! » ou des produits « tant qu’à y être: oh c’est vrai il ne reste que dix rouleaux de papier de toilette, tant qu’à être ici… ». Plus il y a de la place dans ton panier et plus tu succomberas à ces produits parce que c’est facile de les transporter. Imagine si tu ne pouvais magasiner qu’avec tes deux mains… Tu ne prendrais que l’essentiel, non? Conseil : prends le plus petit panier possible. Si tu prends soin de bien placer tes articles, il y aura assez de place pour tout, (comme dans ton sac à main, même principe!). Ton panier se remplira rapidement te donnant ainsi le signe qu’il n’y a plus de place dans ton budget et qu’il est temps de passer à la caisse.
3- Les produits en pagaille = futurs achats?
Chez plusieurs détaillants, on retrouve des bacs dans lesquels on place de produits de façon désordonnée. Par exemple, des effaces placées de façon pêle-mêle. Cette présentation nous incite à fouiller, nous donnant ainsi l’impression de faire des trouvailles et des bonnes affaires. Ainsi placés, ces produits semblent de moindre qualité et/ou moins chers. Tant qu’à y être, prenons-en deux! Hum hum…
4- Les items vendus en paquet de deux unités ou plus
Nous retrouverons des paquets de trois gommes à effacer emballées ensemble, cinq surligneurs jaunes… Économies de volume ou économie de bout de chandelle? Fais-moi plaisir et prends le temps de bien lire l’affiche de prix. Dans le bas, en petits caractères, tu y trouveras le prix par unité. Tu auras alors l’information pour comparer le prix du paquet de trois versus le prix unitaire. Fais le calcul. Et si jamais le prix « de groupe » est effectivement avantageux, assure-toi d’avoir besoin d’une aussi grande quantité… C’est bien beau deux pots de colle pour 3,00$ au lieu de 1,79$ l’unité mais si tu en as besoin d’un seul, tu as avantage à payer 1,79 $… c’est quand même une économie 1,21 $!
5- Les étalages
Méfie-toi des produits que le commerçant place à la hauteur des yeux. Prends le temps de regarder une tablette plus haut ou deux crochets plus bas. Il y a souvent de meilleures affaires à faire. Rappelle-toi, la vue est responsable de 90% de nos impulsions.
6- Voir rouge n’est pas toujours bon signe
Le rouge est la couleur de l’urgence. Quand on voit des étiquettes rouges, on nous dit: « ce n’est pas cher et c’est pour un temps limité… Fais vite, prends-le avant qu’il ne soit trop tard ». Ce n’est qu’une perception! Bien souvent, le commerçant utilisera le rouge pour provoquer l’urgence d’achat alors qu’il n’en est rien. Imagine le même prix sur une étiquette de couleur pastel… Peut-être verrions-nous davantage la rentrée scolaire en rose?
Alors vas-y! Avant que ton petit ne foule le seuil de sa porte de classe, c’est à toi de faire tes devoirs… Sois alerte et rappelle-toi que la façon dont te sont présentés les produits en magasin, n’est en fait qu’un bon show mettant en valeur les produits vedettes. Ne te laisse pas éblouir par le décor.
p.s. Je me souviens de ma première rentrée scolaire, j’étais déçue parce ce que je trouvais mon sac d’école vide et léger. Deux crayons HB, une efface rose, une règle de trente centimètres, un petit calepin de leçon avec un « spring » dans le haut et on était partis pour l’année! La liste était courte. Qui aurait crû que je ferais un jour une maîtrise? J’étais bien mal outillée pour réussir!
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Révision : Karine Perreault