Il t’est déjà arrivé de te sentir exactement à ta place? Ce sentiment de bien-être et d’accomplissement qui t’amène à croire que chacune de tes décisions a porté fruit? Cette impression de récolter toute l’énergie et le labeur investis? Pour imager tout ça, je me sens un peu comme la fourmi dans cette célèbre fable de Jean de La Fontaine. Qui l’eut cru en fait ! Après 3 ans d’arrêt complet du travail suite à deux maternités consécutives, j’ai recommencé à travailler en décembre passé. Un retour au travail avec de nouvelles fonctions, car j’avais eu la chance d’avoir une promotion malgré mon absence. Ayayaye… jamais je ne m’étais doutée du tsunami d’émotions à travers lequel j’allais devoir passer!
Sérieusement, au départ, je trouvais ce nouveau mode de vie carrément chaotique, voire insensé. En plus de me familiariser avec une nouvelle routine familiale, je tentais de trouver ma place au sein de mes nouvelles fonctions et de survivre à tous les partys du temps des Fêtes. Je me suis vite remise en question : autant sur le plan professionnel que personnel et familial. On va se le dire, quand on est fragile, ça n’en prend pas beaucoup pour se sentir ébranlée. Je me demandais pourquoi je n’avais pas pris le temps de revenir au travail entre les deux grossesses, je me questionnais à savoir si c’était vraiment une vie pour deux enfants que de passer autant de temps à la garderie… après tout, n’ont-ils pas besoin d’un parent à la maison avec eux en cette période de vie si importante ? Mon rêve de grande famille est-il possible? Devrais-je, pour y parvenir, mettre de côté ma carrière? Au final je ne crois pas qu’il y ait de bonnes réponses. Il faut seulement être à l’aise avec nos choix et le mode de vie qu’on choisit.
Finalement, quatre mois après ce retour qui m’apparaissait insurmontable, mon chaos me plaît bien. Je l’ai apprivoisé. J’ai repris le dessus. Je me sens en contrôle et surtout sereine. Je sens renaître mon indépendance, mon plaisir au boulot et les journées passent vite !
Autant j’ai aimé ma période de «mère au foyer», autant je m’aperçois que mon côté carriériste en souffrait. Un retour au travail, voilà exactement ce que j’avais besoin et je ne le savais même pas. Je lève mon chapeau à toutes celles qui restent à la maison et exercent à temps plein la très sous-estimée position de maman à la maison.
Je bois encore mes cafés froids. La maison est souvent à l’envers et on ne prend pas toujours le temps de ramasser. J’ai une petite montagne de vêtements propres, jamais pliés. Le chien perd son poil… Ma vie est loin d’être parfaite, mais elle ne m’a jamais autant plu.
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Révisé par: Amélie Fasulo