J’ai toujours aimé les bébés. Du plus loin que je me souvienne, j’adorais prendre les plus petits que moi. Je suis une grande sœur, j’ai 10-12 et 20 ans de différence d’âge avec mes frères et sœur. Famille reconstituée, voyez-vous. Des couches, j’en ai changé. Des biberons, j’en ai donné je ne sais plus combien. Ma mère, ayant fait son gros possible malgré ses démons, n’a jamais vraiment « été bébé »… Ni pour ceux des autres ni pour les siens. Elle a quitté le nid reconstitué quand mes frères étaient encore aux couches. On a fait un “deal” elle et moi. Je restais avec mon beau-père (pas trop présent) pour m’occuper de mes frères, et je pouvais continuer d’aller à la même école et garder mes amis… j’avais environ 13 ans.
Combien? Aucun!
Je sais ce que c’est, des nuits blanches. Je sais ce que c’est, des crises de bacon. Je sais ce que c’est, donner un bain et que la brume des chutes Niagara se retrouve dans la salle de bain.
J’étais encore une enfant… une pré-ado. Aujourd’hui, je me rends compte que ça a été un gros fardeau pour moi de m’occuper d’eux. Je n’avais pas la patience ni les connaissances. Ils étaient mes frères, pas mes enfants.
En vieillissant, j’aime encore et toujours les bébés. Quand on parle de bébés, on parle de ceux qui ne marchent pas encore; de ceux qui aiment se faire bercer, cajoler, emmitoufler dans un doudou et se faire prendre des heures et des heures. C’est mon gros dada, ça. Mais… ça grandit, ces petites affaires-là!
J’ai aujourd’hui 35 ans. Pas de conjoint, pas d’enfant… mais j’ai des chats. Je vous vois venir… La folle aux chats ! Ouain pis?! J’aime ça, moi, les chats. Pis si je pouvais, j’aurais aussi des chiens, pis des cochons, pis des chevaux, pis…. La ferme à Mathurin (I-A-I-A-OOOOO).
Je suis la « matante » de service. Toutes mes amies ont des enfants.
Et savez-vous quoi? Que je suis bien toute seule!!
Ça ne reste pas bébé; ça ne reste pas tout mignon, tout souriant et tout câlin…
Ça touche à tout, ça chigne, ça chiale, ça rouspète, ça fout le bordel, ça pleure pour rien, ça ne veut pas manger ceci ou cela, ça dit noir quand on dit blanc, et quand on se met d’accord et qu’on dit noir, ça dit blanc!
Combien j’en veux des enfants?
On me dit à l’oreille que… JE N’EN VEUX PAAS!!
Et d’un autre côté, je me trouve poche de penser ça. Je me trouve égoïste et je me dis que je vais finir vieille fille dans un centre pour personnes âgées et que personne ne va venir me rendre visite. Je vais mourir seule… Je me dis que je vais manquer les douze premiers mois que j’adore…
Mais je sais ce que c’est. Contrairement aux autres, qui ont eu une enfance normale, je sais dans quoi je vais m’embarquer. Pas eux. Eux le savent pendant qu’ils le vivent. C’est peut-être mieux comme ça, remarquez.
Je les aime… c’est ça, le problème. Ce n’est pas comme quelqu’un qui n’a jamais tripé sur les enfants. Moi je les adore… Peut-être vais-je rencontrer l’homme qui me fera changer d’idée.
Mais faudrait qu’il se grouille parce qu’à 35 ans, mes ovaires commencent à sécher. Pis il a besoin de faire sa grosse part! Pas question que je me tape toutes les nuits, tous les boires, toutes les couches, toutes les crises de coliques… Nenon.
Si je le rencontre, l’Homme, et qu’on vit ensemble un jour, je vais adopter un bébé chien (pis garder mes trois chats). Je vais voir comment il s’occupe du chien, ça me donnera une idée de quel genre de papa il sera!
Pour l’instant, je catine les bébés des autres et ça me va.
Mais on me donnerait le choix entre un bébé humain et un bébé chien, le chien l’emporterait!
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Révision: Estelle Contant