J’ai eu un début de grossesse particulièrement facile jusqu’à ce que ça se complique : j’ai eu un diagnostic de diabète de grossesse sans insuline. J’ai dû subir quatre heures de cours à propos de mon futur changement d’alimentation. Je ne faisais pas vraiment partie de celles qui font attention, disons-le. Ensuite est venue la haute pression; elle n’était pas intense, il n’y a pas eu de prééclampsie. Juste celle « borderline », comme mon diabète.
J’ai quand même réussi à travailler jusqu’à 34 semaines. Malgré la fatigue et les pépins de santé. Mes rendez-vous se multipliaient chez le médecin qui m’envoyait en natalité faire un « no-stress test », qui était toujours correct au bout d’une heure (je dois avouer que je suis atteinte du syndrome de la blouse blanche, même si ma doc est la plus « sweet » du monde). Après plusieurs visites au triage avec mon conjoint et ma valise, parce qu’on se disait toujours qu’ils allaient nous garder car c’était le jour J, je vous raconte notre belle rencontre.
Mais non… C’était ma grossesse « borderline »… jusqu’au matin du 31 juillet
8 h 30 : J’avais rendez-vous en clinique G.A.R.E. Ils avaient pris la peine de devancer mon rendez-vous en me disant d’apporter tout l’attirail. On me fait rencontrer la gynécologue qui ne comprend pas du tout pourquoi on m’a fait attendre jusqu’à ma d.p.a. Ma pression est TRÈS élevée. Je m’allonge pour le toucher, et AYOYE!!!! Elle me fait un « stripping » sans même m’avertir. Ça commence bien mal! Nous la nommerons la « gynécologue pas sympathique ».
On me donne une chambre. On a pris la décision de me provoquer. Bon, ok!! Je suis fébrile. C’est aujourd’hui que je vais la rencontrer, MA FILLE! On se fait dire de tenir bon, qu’avec l’ocytocine, ça peut être long.
11 h 40 : On me branche au soluté et c’est là que le fun commence. Tout se déroule bien.
13 h 00 : Les contractions commencent à se faire sentir de plus en plus fortes. À ce moment, on me propose d’aller marcher autour du département, et là… Ça se corse. OUCH!
14 h 30 : Je m’installe sur le fameux ballon et KEFLOUCHE! Mes eaux se répandent sur le plancher. On m’envoie alors dans le bain. Je suis dilatée à 2 cm et demi. C’est à ce moment que je perds contact avec la réalité. J’ai des contractions aux minutes qui durent 45 secondes. Je n’en peux plus! Arrive le célèbre moment où l’on crie que c’est la dernière fois!!! Que plus jamais mon chum va me toucher. Que je n’en aurai jamais d’autres. ( bon ok… on avait déjà planifié en avoir un seul… mais ça, c’est un autre débat que j’expliquerai ultérieurement).
15 h 00 : Changement de quart, je fais la rencontre de mon infirmière de soir, appelons la Régine (nom fictif bien sûr). Je ne suis pas spirituelle, loin de là, mais avec elle! Oh là là! Connexion. Elle me frotte la main et je sens une décharge. Je vous le jure!! Régine m’encourage et je trouve ça déjà moins pénible.
15 h 30 : Le bain se termine. J’ai comme une nette impression que je ne passerai pas au travers. Que si ÇA, ce sont des contractions à 3 cm, je préfère mourir. On vérifie mon état et me voilà à 5cm. PÉRIDURALE!!!! Yéééééééééééé. J’ai un peu de répit, je me repose, je ris.
17 h 00 : Régine part en lunch. Elle croit bien qu’à son retour, j’aurai le bébé dans mes bras. Je suis dilatée à 9 cm.
18 h 00 : Malgré la péridurale, je souffre. Ça pousse. Je le dis au médecin qui m’envoie une étudiante pour vérifier. Elle me dit que je suis à 9 cm encore. Mais je sens une pression intense, j’ai BESOIN de pousser MAINTENANT!!!!!
18 h 05 : Régine revient de manger et ne comprend rien. Elle touche et m’avoue que je suis bel et bien à 10 cm et que le bébé se fait sentir. Je vous explique : plus jeune, j’ai eu un traitement de cryothérapie au col de l’utérus, dû à une tumeur. En cicatrisant, la cicatrice a durci le col, ce qui peut ralentir la dilatation, mais ça peut « sauter » comme un élastique. Voilà! C’était fait!
19 h 00 : À cause de l’attente inutile, bébé est fatigué. Son petit cœur ralentit. Le mien s’affole.
Aux alentours de 19 h 30 : Je n’ai même pas le temps de réaliser ce qui se passe que l’inhalothérapeute, la gynécologue, l’anesthésiste et deux autres infirmières entrent dans ma chambre. Je dois pousser de toutes mes forces, là, maintenant, et faire sortir ma fille. Sinon ce sera la césarienne d’urgence. Et NON, il n’en est pas question!! Immédiatement, je pousse en me disant que si je dois mourir d’un anévrisme au cerveau, c’est là que ça se passe. (C’est vraiment ce que je me suis dit).
C’était « borderline » césarienne
Et ma fille est née à 19 h 57, en trois poussées, le 31 juillet 2017. Avec l’aide des forceps, qui ont causé bien des dommages chez maman, mais mon bébé est en parfaite santé.
Et surtout, je n’ai pas subi de rupture d’anévrisme! Bon ok…peut-être « borderline » anévrisme 😛
Et vous, votre récit????
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Révision : Estelle Fortin-Contant