Prendre du temps pour soi

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Être une maman amène son lot de joie, de peine, d’amour, de stress et j’en passe. Si vous m’aviez demandé il y a à peine 5 ans si je voulais des enfants, je vous aurais dit : « Absolument pas ». Maintenant maman de deux enfants âgés respectivement de 2 ans (presque 3!) et d’un an, je comprends encore plus pourquoi, à certains moments, je n’en voulais pas. Le temps pour soi est maintenant révolu.

Le manque de sommeil, les cheveux en broussaille, un déménagement, un emploi exigeant m’ont amenée durant la dernière année dans un état qui ne m’a jamais ressemblé. La jeune femme pleine de vie, d’entrain et de joie de vivre ayant le sourire toujours aux lèvres n’était plus là. Elle avait disparu sous son rôle de maman, qui était devenu sa principale source de pensée et d’inquiétude. Le travail d’une maman est probablement le travail le plus exigeant qui existe. Nous devons être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et nous accomplissons le rôle de plusieurs professionnels : psychologue, médecin, nounou, chef cuisinier, femme de ménage, etc.

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Crédit photo: Pixabay

Comme je suis une personne qui se dévoue beaucoup aux autres, je me suis complètement perdue dans ce nouveau rôle qu’est la parentalité. Avec ma première, j’ai réussi passablement à m’écouter, à donner de l’attention à mon conjoint. Avec l’arrivée du deuxième dans nos vies, je n’y suis pas parvenue avec autant d’adresse. Perfectionniste dans l’âme, je voulais que tout soit parfait, à la Pinterest si je peux me permettre. Je voulais être celle qui allait réussir à être la fameuse Wonder Woman. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. J’ai heurté un mur assez rapidement. J’étais ce genre de fille qui aimait se faire les ongles régulièrement, j’aimais prendre soin de moi en allant me faire masser ou me faire chouchouter au salon de coiffure, même si je ne suis pas la femme la plus féminine qui soit. Avec des enfants, j’ai vite mis tout cela de côté. Je m’oubliais complètement, pour laisser place à ce qui était si cher à mes yeux.

L’élément déclencheur

C’est après avoir fait une crise insensée à mon chéri que j’ai réalisé que je n’allais pas bien. C’est durant cette même crise qu’une partie de moi est sortie pour m’entendre dire ce que je reprochais à mon chum. Je m’observais dire n’importe quoi à mon pilier, cet homme qui me soutenait tant bien que mal dans ma souffrance. Souffrance que je n’acceptais pas. Tous ces reproches que je lui lançais au visage m’étaient, au final, destinés. Je le jalousais de prendre du temps pour lui, de penser à lui. Dans ma tête, je ne pouvais pas prendre ce temps pour moi. Je devais m’occuper de garder la maison propre, faire des plats chauds et réconfortants pour ma famille, m’assurer que nous ne manquions de rien durant la semaine pour que nous puissions passer du temps de qualité en famille pendant la fin de semaine. Cette pression et ces attentes, je me les suis mises seule sur les épaules. Mon ange ne m’a jamais demandé cela, lui, voulant justement que je pense à moi. Parce que, vous savez, si la maman ne va pas bien, la maisonnée ne va pas bien. Du moins, la plupart du temps. Lui, il l’avait déjà compris, ce principe. Est-ce que j’étais en dépression post-partum? Possible, je ne suis pas allée consulter. Plus de six mois d’attente au CLSC! Je ne pouvais attendre. J’avais besoin d’aide, maintenant.

LA solution : penser à soi

C’est à partir de ce moment que j’ai décidé d’essayer de me prendre en main. Je dis « essayer » parce qu’il n’est jamais facile de régler une situation problématique. Il fallait que je trouve en premier lieu mon problème. C’était évident. Il me sautait en pleine face, avec des néons et des feux d’artifice : je devais prendre soin de moi. Redevenir importante à MES yeux. On s’oublie tellement en tant que maman (ou papa!) et je sais très bien que je ne suis pas la seule dans cette situation. La vie de parents n’est pas toujours rose. Mais pour surmonter des obstacles, il faut être en forme dans notre corps et dans notre tête pour tout vaincre. Il était clair que je n’étais pas la combattante que je pensais être, celle dont la force intérieure pouvait faire des miracles avec si peu, comme autrefois. Je devais donc me reprendre en main. Mais comment?

J’ai réfléchi à ce qui allait me faire plaisir. J’avais manifestement besoin de repos; le manque de sommeil étant probablement l’élément le plus destructeur lorsque l’on devient parent. La fatigue s’insinue dans nos pensées en les brouillant et en les mettant plus noires que la réalité. Dans mon cas, elle a amené une faim immense. Prise de poids, déception, méprise de moi-même. Je devais bouger pour m’éclairer les pensées. J’ai décidé de suivre des cours d’aquaforme, un soir de semaine, pendant que papa s’occupait des enfants. Je me devais de le laisser seul. Je me devais de couper le pont entre mes enfants et moi, du moins un tantinet. Je répétais sans cesse à mon chéri que je voulais sortir, mais je ne le faisais pas. Ce cours me donnaient enfin le fameux coup de pied aux fesses dont j’avais besoin. Je n’y suis pas allée toutes les semaines, mais cela m’a fait du bien. Je ne pensais à rien d’autre qu’à bouger pendant ce moment. J’ai également suivi des cours de Pilates avec bébé. Il était important que je continue d’entretenir une belle relation avec mon enfant. Parce que parfois, avec les idées noires qui me trottaient en tête, je n’entretenais que des regrets d’avoir fait des enfants. Et je pleurais à la simple idée d’avoir osé penser à cela.

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Crédit photo: Pixabay

Après quelques recherches, j’ai découvert que l’acupuncture pouvait m’aider. Étant une admiratrice de ce genre de traitement plus naturel, je me suis lancée immédiatement dans cette nouvelle aventure. Quelle expérience! L’heure passait à une vitesse incroyable. Après l’insertion des aiguilles (la douleur ressemble à une petite piqure de moustique, rarement plus douloureuse), je pouvais me reposer et laisser les aiguilles faire leur travail. Je m’endormais toujours. Ce petit power nap m’énergisait à coup sûr. J’avais toujours hâte à mon prochain rendez-vous. Je vous invite à visiter le site Internet de l’Association des acupuncteurs du Québec pour en apprendre davantage sur cette pratique : https://www.acupuncture-quebec.com/decouvrir-acupuncture.html

Finalement, j’ai décidé de m’accorder d’autres petits moments à moi. Me faire les ongles était une des choses qui me manquaient le plus depuis que j’étais devenue maman. J’étais le genre de fille à avoir des dizaines de couleurs, des accessoires pour faire du nail arts, etc. En devenant maman, j’ai mis cela de côté assez rapidement. Pas le temps d’attendre 2 heures (et encore) pour que mes ongles sèchent. Grâce à ma sœur, j’ai découvert un vernis au gel qui me permettait de tout faire en 30 minutes. Je pouvais ainsi prendre soin de moi et m’occuper de mes enfants sans avoir peur de gâcher toute ma belle manucure. Je suis aux anges de nouveau.

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Crédit photo: Pixabay

La question que je peux maintenant me poser est la suivante : est-ce que je vais mieux après tout cela? Je ne peux pas dire que j’y suis à 100 %. Est-ce que je suis sur la bonne voie? Absolument. J’ai encore beaucoup de choses à accomplir. Mon couple a beaucoup souffert dans les dernières années. Nous sommes passés au travers de plein de choses et je suis fière de dire que notre couple est vraiment solide, que notre amour est vrai. Mais, il a été mis de côté. C’est ma prochaine étape, reconstruire notre petit cocon d’amour!

J’essaie de me parler, comme si j’avais un petit ange et un petit démon sur mon épaule. Oh que de débats dans ma tête! Ce n’est pas toujours facile de trouver l’équilibre entre la maman, la femme, l’amante et la travailleuse. Je sais que je ne serai jamais la Wonder Woman comme la société la voit, mais je le suis à ma façon. C’est ce que j’ai compris. Parce qu’accomplir tous ces rôles à la fois, c’est tout un défi! J’ai la chance de ne pas avoir eu besoin d’avoir recours à un professionnel, mais n’hésitez pas à consulter si vous en ressentez le besoin. Vous n’êtes pas seuls, parents. Nous sommes tous dans le même bateau. Entraidons-nous plutôt que de nous rabaisser. Nous ne sommes pas meilleurs qu’un autre. Nous avons simplement trouvé des solutions qui nous conviennent. C’est tout!

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Révision: Mélanie Trudeau

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