Je vous l’avoue, je me sens facilement coupable. La culpabilité me ronge pour un oui ou pour un non, à cause de mes enfants, de mes parents, de mon travail, de mon conjoint et même de mon ménage qui n’est pas fait.
La famille et la culpabilité
C’est dans ce département que je culpabilise le plus. C’est fou! Tenez, en voici un exemple. Je suis invitée à un souper de fête d’un membre de la famille que j’affectionne tout particulièrement. C’est tôt un dimanche soir, et c’est sur la Rive-Sud, dans un restaurant. Comme mon conjoint travaille, je sais que je serai sûrement seule avec mes deux filles. Même si ma mère sera là pour m’aider, ça me chicote. Je devrai goaler pour deux. De plus, on a une fête d’enfants dans la journée. Bref, je dis non. Mais ma petite voix intérieure me fustige de mille raisons pour me faire changer d’idée. Ça va de « la déception de tous » à « ma grande insensibilité ». Je vous en épargne les détails, mais c’est quelque chose! Pourtant, cette décision en est une de logique, mais côté émotif, c’est pas mal moins simple. Est-ce dû à une trop grande sensibilité, à la peur de ce que les autres pensent? Je suis certaine que c’est plus complexe que ça.
La culpabilité au travail
C’est seulement depuis que je suis mère que je vis réellement de la culpabilité au boulot. Suis-je la seule à me sentir inadéquate ou pas assez performante quand je ne fais que les heures prévues au bureau? Pourtant, une étude portant sur la satisfaction de l’équilibre travail-famille comme gage de la santé mentale tend à dire que 82 % des femmes et 85 % des hommes sont satisfaits de cet équilibre. Ça ne laisse qu’un mince 18 % des femmes qui, comme moi, se sentent coupables de ne pas en faire assez… d’un côté, comme de l’autre!
Le syndrome de Wonder Woman
Sans vouloir généraliser, je crois que nous les femmes sommes plus portées à nous culpabiliser. Est-ce notre syndrome de Wonder Woman qui en est la cause? Ah! Que nous sommes bonnes pour prendre sur nos épaules des responsabilités qui ne nous appartiennent pas ou pour nous préoccuper de choses auxquelles nous sommes les seules à accorder de l’importance. Je m’explique : est-ce que c’est vraiment important que les vêtements soient pliés parfaitement, repassés même? Notre famille en sera-t-elle plus heureuse? J’ose penser que non, mais je ne peux m’empêcher de le faire quand même, c’est plus fort que moi.
Mais je me soigne
Même si c’est difficile, j’essaie de me départir de ce sentiment et d’arrêter ma décision une fois qu’elle est prise. Ceci dit, je ne le fais pas sans réfléchir aux autres ni aux conséquences de mes gestes. C’est la petite voix d’après-coup que j’essaie d’atténuer.
Et vous, avez-vous des trucs?
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Révision : Stéphanie Poirier