Pratiquez-vous le cododo ?
J’aime. Je n’aime pas. Le cododo. Vous aurez remarqué que j’ai commencé par « J’aime ». Parce que oui, je pense que j’aime plus ça que je n’aime pas. Disons 60 %-40 %. Ok, 70 %-30 %. Oui, j’aime dormir avec ma fille, j’aime lui flatter les cheveux en l’endormant, j’aime quand elle me flatte le bras pendant que je lui donne sa bouteille, j’aime la façon dont elle me regarde quand je lui chante des chansons. J’aime aussi quand elle me grimpe dessus quand elle ne veut pas dormir, quand elle me tapote le visage, quand elle se lève debout en se tenant sur le rebord du lit en métal et qu’elle s’amuse à fesser sur celui-ci pour produire une jolie mélodie pas agressante pantoute. J’aime quand soudainement elle vient coucher sa tête dans mon cou et me donner des bisous (qui pour l’instant ressemblent plutôt à une petite bouche grande ouverte et des coups de langue mouillée). Ces moments, je les adore, je les chéris et je sais que bientôt ils ne seront qu’un doux souvenir. C’est pourquoi je continue à pratiquer le cododo. Mais, il y a un « mais ». Il y a plusieurs « mais ».
D’abord, permettez-moi de vous mettre en contexte. Olivia a 10 mois. Jusqu’à 3 ou 4 mois, elle dormait dans son berceau, à côté de notre lit. Ensuite, quand j’ai compris qu’il était plus simple de l’allaiter (sans trop me réveiller) lorsqu’elle était couchée à côté de moi, ce fut la fin du berceau. La faire dormir dans sa chambre et me lever 3-4 fois par nuit pour aller l’allaiter? Cette idée est entrée dans ma tête aussi vite qu’elle en est ressortie. Le temps a passé, j’ai arrêté d’allaiter (merci, petites dents coupantes!), puis Olivia a réduit ses boires la nuit (maintenant à 0, yeah!). Mais le cododo, lui, est resté. Non pas que nous n’avons pas essayé… le fameux 5-10-15. Ouch! Nous avons détesté. Bref, la routine du dodo chez nous, c’est à 21 heures : bouteille et suce dans notre lit; elle s’endort habituellement rapidement, puis nous attendons 10 minutes et nous allons la porter dans sa chambre. Quelques heures plus tard, elle se réveille et pleure comme si elle venait d’apercevoir un monstre. Maman (ou papa… mettons…) va la chercher, la ramène dans le lit familial et elle se rendort aussitôt. Des fois jusqu’à 6 heures. Quand on est chanceux, jusqu’à 8 heures. Bon, mon contexte a été plus laborieux que prévu, je reviens à mon « mais »…
J’adore coller ma fille. Mais je m’ennuie de coller mon chum. Bien oui. Comme beaucoup de mères, je suppose. L’adepte que je suis du dodo en cuillère… C’est rendu moi qui fais la cuillère à ma fille. Les caresses entre mon chum et moi se résument maintenant à du frottage de… pieds! Bon, au moins, on réussit à la mettre dans son lit de 21 heures à minuit… T’sais, en plein à l’heure où les mamans sont au top de leur forme… NOT! 😉
Je veux protéger ma fille. Mais je veux qu’elle ait confiance en elle. Parfois, je me demande si le fait que je dorme avec elle (sans l’obliger à dormir toute seule comme une grande), à la longue, nuira à son autonomie, à sa confiance. Non, je n’ai pas l’intention de dormir avec elle jusqu’à ce qu’elle ait 5 ans… Mais, honnêtement, je me demande quand et comment je ferai pour mettre un terme au cododo.
J’aime me dire que je me fou de ce que le monde pense. Mais au fond, je n’aime pas quand on me juge. Quand on me demande « Ta fille fait-elle ses nuits? », je suis toujours un peu gênée de répondre « Non, et elle dort avec moi ». Parce que non, le jugement entre mères, ce n’est pas fini. Et je ne vous parle pas de son médecin! J’espère toujours qu’elle ne me posera pas la question… Mais bon, une fille que je ne connais pas beaucoup m’a récemment dit : « Moi aussi, je dors avec mon gars, puis après? On s’en fou de ce que le monde pense. » Et ça m’a fait du bien. Quand je l’ai revue, elle venait d’accoucher de son 2e. Elle m’a dit : « Maintenant, on dort les 4 ensemble! »
Alors, à toutes les mères et tous les pères, peu importe la façon dont vous faites dormir vos enfants, je sais que vous faites de votre mieux. Après tout, vous êtes les meilleures personnes pour vous occuper de vos enfants.
Crédit photos : Émilie Therrien pour Mamans avec opinions