par Stéphanie
Quand la séparation te saute dans la face…
Notre fille, elle était planifiée, voulue, attendue. On s’était choisi pour partager l’expérience de la parentalité. Pour fonder une famille. Comme tous les très heureux nouveaux parents, après la naissance de notre enfant, il y a eu des jours plus difficiles que d’autres. Pas de temps pour entretenir la flamme, du sommeil en moins, nos patiences aiguisées par les pleurs et l’impossibilité de s’asseoir suffisamment longtemps pour prendre notre café chaud…
Mais est venu un moment où on s’est brisé. Pis oui, on a essayé de se réparer, mais sans succès. Constat : on allait se séparer après près de 10 ans de vie commune. C’était la chose à faire même si comme dans toute rupture, il y a un des partenaires qui trouve ça plus dur que l’autre de mettre un terme à la relation. Cette personne-là, c’était moi.
Aimer plus son enfant que détester son ex
La seule chose que je souhaitais, c’était que les répercussions sur mon enfant soient les plus mineures possible. Il est claire qu’on ne pourrait pas lui cacher la situation et qu’elle allait devoir développer sa capacité d’adaptation dans les prochains mois. Ça allait la faire vieillir émotivement, lui faire vivre des sentiments que j’aurais préféré lui éviter. Fallait bien faire les choses, et ce, malgré la tornade émotive qui nous habitait son père et moi.
À chaque fois que la tristesse a voulu décider à ma place, j’ai pensé à long terme et à ce que je désirais léguer à ma fille.
À chaque fois que la colère me donnait des coups dans le ventre, je me suis répété que mes émotions, elles étaient normales, mais qu’elles ne devaient pas affecter les décisions concernant la chair de ma chair.
Bien oui, ce fut difficile et imparfait. Mais en fin de compte, ma séparation s’est super bien déroulée et nous avons la chance d’avoir une super belle relation mon ex et moi. Est-ce que c’est toujours possible ? Bien sûr que non. Il faut que chaque parent soit capable de mettre de l’eau dans son vin… (puis on ne se fera pas de cachette, du vin fade, personne n’aime ben ben ça).
Rappels importants (prenez ce que vous voulez, c’est libre-service)
Vous avez choisi cette personne comme géniteur de votre enfant pour sûrement plus qu’une raison (des beaux yeux, ça ne suffit habituellement pas) donc, malgré les circonstances de votre séparation et vos sentiments négatifs, c’est impossible qu’aucun de ces points positifs ne demeure présent. Écrivez donc ces 2-3 qualités-là quelque part pour ne pas les oublier (je vous souhaite que la liste soit plus longue que ça, bien sûr).- Vous n’êtes plus des amoureux, mais vous êtes joyeusement unis pour la vie par la présence sur terre d’un être humain qui est constitué de la moitié de vos gènes et l’autre moitié des gènes de votre ex. Donc, pour votre information, ça fait long longtemps une vie complète à entretenir de la haine. Essayez donc de vivre cette nouvelle aventure de coparentalité dans le respect.
- Vous ne voyez que du négatif à cette ancienne relation ? Regardez votre enfant, vous verrez bien que vous avez fait une merveille ensemble (à utiliser en attendant que du positif se pointe le bout du nez).
Fonctionnement entre coparents (c’est le nôtre, établissez le vôtre – la clé, c’est que vous décidiez ensemble des balises de votre famille 2.0)
On doit pouvoir compter l’un sur l’autre en ce qui concerne notre enfant. J’ai un pépin et je ne peux pas aller chercher notre enfant à la garderie, ma moitié parentale va s’en occuper. On reste un team parental autant que possible.- On se donne des nouvelles de notre fille. Parce que oui, on s’ennuie quand elle est chez l’autre. On est les mieux placés pour se comprendre dans cette situation, non ? Donc on communique. On se donne des nouvelles. On s’envoie des photos et des vidéos.
- On ne s’enquête pas et on ne place jamais notre fille entre nous 2. Ça, c’est non-négociable. Faut comprendre que non, on ne peut pas contrôler tout ce qui se passe chez l’autre parent et il faut pratiquer son lâcher-prise. On s’entend sur les éléments importants, le reste, faut respirer et choisir ses batailles. Que ma fille mange des céréales avec 3g de sucre de plus chez son père n’aura pas de répercussions catastrophiques sur son développement donc, on met nos énergies aux bonnes places.
- On reste une famille. Ça, je sais bien que ce n’est pas donné à tous, mais si vous en avez la chance, fréquentez-vous. Faites des choses à l’occasion en famille. C’est quelque chose que je suis heureuse de faire, parce que je m’entends bien avec mon ex et aussi parce que ça fait terriblement plaisir à ma fille de voir ses 2 parents en même temps. Elle comprend que sa maman et son papa ont déjà été des amoureux, mais qu’ils sont maintenant des amis.
C’est possible que ça ne fonctionne pas plus avec l’aide d’un médiateur et que la guerre soit pognée ben dur. Si c’est le cas, je suis terriblement désolée pour vous. Faites simplement de votre mieux pour aimer votre enfant et le lui montrer. C’est ce qui compte le plus en fin de compte non ?
Et vous, comment avez-vous vécu votre séparation ?
P.S. Merci à mon ex d’être un coparent aussi génial. On est une équipe du tonnerre. 🙂
P.P.S. Ç’a l’air ben le fun de même, mais j’ai eu besoin de l’aide d’un psychologue et d’une ergothérapeute en santé mentale pour réorganiser ma vie après ma séparation. Ça m’a permis de mettre en place des bases solides pour le futur. N’hésitez pas à consulter, ça peut faire une grosse différence.
Le site de l’ordre des psychologues est très bien fait pour trouver une ressource près de chez vous : cliquez ici.
Crédit photo: Yoopa