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Élever un enfant différent

Ma fille, ma vie, ma réalité… Ma fille est née à 37 semaines de grossesse (selon les médecins, mais 40 selon mes propres calculs) avec un Apgar de 9-10-10 (ce qui est excellent) après une grossesse parfaite.

J’ai aimé être enceinte, mon corps s’est rapidement habitué à son nouveau statut et pour ce qui est des maux, je n’en ai presque pas eus. À part un léger mal de coeur en voiture au début de ma grossesse tout le reste s’est passé sans anicroche.

À ce moment-là, j’étais loin de me douter que notre belle histoire allait brusquement se compliquer; que mon rêve de “famille parfaite” allait devoir prendre un nouveau tournant. On allait devoir revoir notre plan.

Rapidement, on s’est rendu compte que notre fille avait des besoins différents des “autres bébés”. Elle aimait être stimulée, elle demandait à être stimulée, on devait la stimuler. Malgré tout cela, elle n’était aucunement un “bébé difficile”, mais elle devait toujours être avec nous, près de nous et en interaction avec quelqu’un. J’avais un bébé dépendant, mais tellement attachant.

Vous avez sans doute remarqué que je n’ai pas abordé la phase où les bébés rampent?! Ce n’est pas un oubli de ma part, car ma fille n’a jamais rampé. Ce cheminement habituellement emprunté par les “autres bébés” n’a jamais été une option envisagée par le mien.

Vers l’âge d’un an, nos soupçons se sont rapidement intensifiés, car ma fille était incapable de rester assise lors des repas en famille. C’était devenu un moment angoissant pour mon mari et moi, car nous savions, avant même le début d’un repas, que nous allions devoir parler d’étiquette et de bonnes manières à la table. Il nous faudrait alors demander, répéter, reformuler, exiger et inévitablement, punir.

Nous ne pensions pourtant pas demander la lune à notre enfant et pourtant … Nous ne voulions que la voir rester assise calmement à la table pendant la période des repas et pouvoir échanger aisément avec elle surtout lorsqu’on avait de la visite, car voir “les autres” juger le comportement de son enfant alors qu’on essaie de le changer depuis si longtemps est insoutenable.

C’est déjà difficile de savoir qu’il y a quelque chose d’anormal avec le comportement de son enfant, mais c’est encore plus difficile quand “les autres” nous en parlent ouvertement.

Se douter, comprendre, savoir et en parler est une chose, mais le vivre c’est compliqué, car on a tous eu ce souhait de normalité, de santé et de bonheur lorsqu’il est question de nos précieux enfants.

Essais et erreurs:

Résultat: on exige toujours de notre fille qu’elle reste assise avant chaque début de repas, mais on accepte maintenant qu’elle mange en roulant, en gigotant ou même en étant tout simplement debout et dès qu’elle termine son assiette, elle a la permission de se lever et de vaquer à ses occupations. Bref, on a choisi le compromis aux maux de tête. Nos repas sont maintenant plus harmonieux, plus facilitants et appréciés des membres de notre famille.

Comme le côté social de ma fille est en fait, une de ses belles grandes forces, l’intégration lors du changement de groupe à la garderie (ou dans les autres sphères de sa vie) n’a jamais été problématique.

Le choix de l’école avait été fait en tenant compte des besoins de bouger de notre fille ainsi que des belles valeurs véhiculées par l’école. Malheureusement, elle a eu beaucoup de problèmes d’apprentissage dans ce style de cadre académique qui répondait pourtant très bien à son besoin de bouger et de s’épanouir, mais le retard accumulé était pourtant bien présent.

Je ne vous recommande pas nécessairement le changement en mi-année, car il est brusque et expéditif, mais si votre enfant a un côté social fort développé comme la mienne, ce sera plus facile et avec le long congé des fêtes, ça aide un peu.

Elle m’a longtemps parlé de son ancienne école (et m’en parle encore), a difficilement accepté sa nouvelle école (maintenant, ça va), a énormément pleuré et nous a longtemps implorés de changer d’idée, mais nous avons tenu le coup et aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. Elle a tellement cheminé; on est fiers de notre princesse. Elle n’a peut-être pas réussi à rattraper tout son retard, mais elle a retrouvé l’espoir et c’est grâce à cet espoir qu’elle a travaillé durement, assidûment et avec tout son coeur jusqu’en juin et qu’elle accepte encore de travailler avec nous à la maison durant l’été. Elle m’a même surprise à quelques reprises en voulant faire plus de pages, que ce que je lui demandais, dans son cahier d’exercices. Ce qui représente beaucoup pour moi.

Quelques semaines avant la fin de l’année scolaire, on a décidé de consulter au privé pour vérifier certaines de nos hypothèses et après 2 années d’école infernales* on a reçu un diagnostic de TDAH léger mixte avec déficit d’attention ce qui a mis un certain baume sur nos blessures, car nous savions maintenant ce que notre enfant avait et nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour l’aider à cheminer en harmonie avec sa nouvelle réalité.

Nous aimons notre fille et nous serons toujours là pour elle, mais c’est très difficile pour des parents de vivre de si fortes émotions en si peu de temps. Ma fille peut se lever heureuse, se fâcher pour un rien, nous faire la baboune, revenir nous faire un câlin et tout cela, en 2 minutes. C’est déstabilisant et essoufflant pour un coeur de parent qui n’a pas encore toutes les réponses à ses questions et dont les ressources sont restreintes (pour l’instant).

Avec ce super diagnostic vient indubitablement la période de questionnement. Nous devons choisir de médicamenter ou non notre enfant. Tout ce que je sais pour l’instant, c’est que ma fille a un retard important, qu’elle recommencera sa 1re année en septembre prochain, qu’elle a récupéré un peu d’estime de soi, mais que ce n’est pas suffisant, qu’elle est intelligente, mais qu’elle a beaucoup de difficultés à se concentrer, qu’elle adore bouger, qu’elle pratique déjà beaucoup (trop) de sports et qu’une petite réussite académique lui ferait certainement un bien fou après avoir travaillé avec autant d’ardeur en si peu de temps.

Et en passant, on a essayé tous les produits naturels disponibles sur le marché. En passant par les Omégas 3, les vitamines, la mélatonine, etc., et ça n’a pas été concluant.

On a aussi essayé d’apprendre à notre enfant à relaxer avec des techniques de yoga pour enfant, mais ce n’était pas libérateur, elle voulait sans cesse savoir pourquoi la Mme disait que … et pourquoi la Mme voulait que … Vous voyez le genre?!

On a même essayé la surdose d’activité physique, mais l’effet a été contraire, ça lui a donné un regain d’énergie incalculable.

Je pourrais sans doute vous parler encore et encore de ma fille, de sa réalité, de son TDAH, mais je vais arrêter cette tranche de vie ici et plutôt vous donner quelques références qui m’ont beaucoup aidée dans mon cheminement personnel après la réception du diagnostic.

* Beaucoup de problèmes/retards en français et en mathématique, donc beaucoup de travail, de cours privés, de suivis, d’absences à l’école et au travail, etc.

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